La «gabonisation» des transports en commun n’est toujours pas effective, six ans après l’adoption d’une résolution dédiée en Conseil des ministres. Or, aux dires du président du Syndicat libre des transporteurs terrestres du Gabon (SLTTG), ce secteur regorge plus de 2 4000 postes d’emploi, essentiellement pour conducteurs de taxis. «C’est un gisement d’emplois énorme à une période où la question du chômage et de l’emploi des Gabonais se pose avec acuité», a-t-il relevé, soulignant : «Nous avons là, un gisement d’emplois et nous devons nous emparer de ce secteur qui est le nôtre et qui est névralgique».
Et pourtant, Ali Bongo a pensé pouvoir relever ce défi en ordonnant le décaissement d’une ligne de crédit de 100 millions de francs. Il avait à cœur d’inciter 3 000 nationaux à s’investir dans le taxi, soit une gabonisation de 60 % en deux ans.
Pour Jean-Robert Menie, qui y croit toujours, la réussite de ce vaste projet dépend de la volonté des nationaux. C’est pourquoi il invite les pouvoirs publics à organiser juridiquement cette mutation. «Personne ne nous empêche d’exercer, mais cela devrait également venir des pouvoirs publics qui doivent impulser une politique de gabonisation du secteur à travers la mise en place des textes restrictifs, à travers le conditionnement de l’accès au métier par une formation, à travers le financement des véhicules à usage de taxi pour les jeunes qui voudraient démarrer», a-t-il suggéré.
Tel que conçu à la base, ce projet devait fonctionner grâce à des coopératives. Trois volets avaient alors été identifiés. Le premier avec des mouvements associatifs légalement constitués, censés soutenir les personnes formées. Le deuxième concernant les entrepreneurs, c’est-à-dire les personnes qui veulent augmenter leur parc automobile. Le troisième avec des particuliers capables de contracter des crédits et d’effectuer ensuite le remboursement. La finalité étant que chaque personne formée devienne propriétaire de son véhicule au bout de quelques mois.