L’Observatoire National des Prisons a manifesté son courroux, hier lundi 11 juillet courant, contre la direction du Centre Hospitalier Universitaire de Libreville (CHUL) qui ne veut toujours pas remettre le dossier médical de feu Ndombi Bignoumba Thérence. C’est pourquoi l’Observatoire a décrété hier un « Lundi noir ».
En présence de la famille de feu Ndombi Bignoumba Thérence, l’Observatoire National des Prisons présidé par Marc Urich Malekou Ma-Malekou, a éclairé la presse sur les raisons qui ont conduit au ‘’lundi noir’’. A en croire l’Observatoire, le Dr Eric Bayé, Directeur Général du Centre Hospitalier Universitaire de Libreville et ancien médecin traitant du défunt fait dans la rétention d’informations. D’ailleurs l’Observatoire soutient que le Directeur Général du CHUL a tenu les propos suivants : « Je ne restituerai ce dossier à la famille que si le ministère de la Justice me le demande ».
Des propos perçus par Marc Urich Malekou Ma-Malekou et les autres membres de l’Observatoire comme une ignorance du droit voire une ingérence du ministère de la Justice dans une affaire de droit. C’est ce qui explique l’assignation en justice du Centre Hospitalier Universitaire de Libreville (CHUL) pour la restitution à la famille du dossier médical de feu Ndombi Bignoumba Thérence décédé à la prison centrale de Libreville.« Le dossier est un élément capital dans notre dossier pour les poursuites » a déclaré Laetitia Lyse Bignoumba, sœur ainée du défunt.
Cette posture du Directeur Général du CHUL tranche selon l’observatoire, avec les principes encadrant le traitement du dossier médical à travers le monde. Principes reconnaissant à toute personne le droit d’accéder aux informations relatives à sa santé, détenues par un professionnel ou un établissement de santé public ou privé.
L’affirmation du Dr Bayé laisse paraître selon l’observatoire, une injonction du ministère de la Justice dont la prison centrale et le Commandement en chef de la Sécurité Pénitentiaire est rattaché, pire concerné par le décès du jeune Ndombi. « Pour notre part, après le dépôt d’une plainte contre ces agissements barbares devant le tribunal de première instance de Libreville, nous restons, nous, dans l’attente d’une décision de justice, et non d’une injonction du ministère de la Justice, dont une quelconque interférence dans les décisions de justice ne saurait être tolérée » a déclaré Marc le président de l’Observatoire National des Prisons.
Face à l’aplomb du Dr Eric Bayé qui se refuse à restituer le dossier médical en question ainsi que toute autre information y relative, aux frères et sœurs du défunt, l’observatoire oppose les dispositions universelles reconnues en la matière qui prévoient qu’en l’absence du conjoint successible, puisque feu Therence Ndombi Bingoumba est décédé alors qu’il n’était qu’élève en classe de 2nde, les parents sont, dans le cas d’espèce, appelés à succéder ainsi qu’il suit : les enfants et leurs descendants, les pères et mères, les frères et sœurs et les descendants de ces derniers, en phase avec les dispositions de l’Organisation Mondiale de Santé, qui prévoient, que sauf volonté contraire opposée par la personne avant son décès, le secret médical ne fait pas obstacle à ce que les informations médicales concernant une personne décédée soient délivrées à ses ayants- droit, dans la mesure où elles leur sont nécessaires pour leur permettre de connaître les causes de la mort, de défendre la mémoire du défunt, ou encore de faire valoir leurs droits. Il n’est donc pas question selon Mr Malekou, de réinventer la roue.
Incarcéré à la suite d’une plainte pour vol de téléphone portable, Thérence Ndombi Bignoumba, diabétique de type II, a trouvé la mort le 18 janvier dernier pendant sa détention préventive à la prison centrale de Libreville sans que la preuve de sa culpabilité ait été prouvée. Une mort survenue, selon l’observatoire, suite à une non-assistance à personne en danger. Presque 7 mois après le décès du jeune Ndombi, une nouvelle audience contre le Centre hospitalier Universitaire de Libreville aura lieu ce mercredi 13 juillet.