À l’occasion de la journée mondiale de la Population, célébrée chaque 11 juillet de chaque année, le Dr. Babatunde Osotimehin, directeur exécutif du Fonds des Nations unies pour la population (l’UNFPA) au Gabon, a livré un message basé sur l’investissement en faveur de la jeunesse.
A l’instar de la Communauté Internationale, la célébration de la journée mondiale de la population au Gabon a été marquée par le message du directeur exécutif du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA). Voulant être en phase avec le thème choisi cette année, « investir dans les adolescentes », le Dr. Babatunde Osotimehin a invité les gouvernants à miser sur la jeunesse afin promouvoir et protéger ses droits et aider les adolescentes à déterminer leurs propres destinées.
« Il faut que, partout dans le monde, les gouvernements investissent dans les adolescentes selon des modalités qui les mettent en mesure de prendre les décisions importantes de la vie et qui les équipent de manière à s’assurer quelque jour un revenu, à participer aux affaires de leur communauté et se trouver à pied d’égalité avec leurs homologues masculins », a lancé Babatunde Osotimehin. « Des investissements s’imposent pour protéger leur santé, notamment leur santé sexuelle et procréative, pour leur permettre de recevoir une éducation de qualité et pour élargir leurs perspectives économiques, notamment celles d’obtenir un emploi décent. Une adolescente dont les droits sont respectés et qui est à même de réaliser pleinement son potentiel est une adolescente qui a une meilleure chance de contribuer au progrès social et économique de sa communauté et de sa nation », a-t-il poursuivi.
Célébrée depuis 1989 pour attirer l’attention des gouvernants sur l’importance et l’urgence d’une question de population, la journée mondiale de la population a constitué une occasion pour le directeur de l’UNFPA de revisiter la situation de la jeunesse gabonaise en particulier. Selon les données du Recensement général de la population et du logement (RGPL) 2013, les jeunes de 12 à 19 ans représentent 362.408 individus soit 20,01% de Gabonais. La population des adolescentes de cette tranche d’âge est estimée à 181.396 personnes, soit 10% de la population totale.
Une jeunesse essentiellement urbaine (plus de 80%) caractérisée par un taux de scolarisation de base très élevé (plus de 90%). Une partie de la jeunesse parvient aux études supérieures. En effet, les disparités de genre sont pratiquement existantes pour ce qui est de l’accès au primaire et au premier cycle secondaire. En revanche, elles commencent à apparaitre vers la fin de ce cycle. Les garçons ont une probabilité de 51% d’achever ce niveau d’enseignement contre 44% pour les filles. Cet écart entre filles et garçons s’explique, entre autres causes, par le phénomène des grossesses précoces.
Selon l’Enquête démographique et de santé (EDS) 2012 au Gabon, dans la tranche d’âge des 15-19 ans, 28% des filles ont déjà donné naissance à un ou plusieurs enfants ou ont été enceintes. D’où l’appel du Dr. Babatunde Osotimehin. D’autant plus que les allocations budgétaires en faveur de l’éducation et de la santé des adolescentes demeurent encore insuffisantes et inefficaces. Car, a-t-il conclu, « en l’absence d’investissements stratégiques dans ces domaines, les adolescentes continueront à faire face aux défis sociaux et économiques et à la lenteur des efforts de développement du Gabon ».