En dehors de Jean Ping, 73 ans avec plus de 30 ans passés aux affaires, lui-même soutenu par d’autres vieillards comme Jean Eyéghé Ndong, (69 ans) et ancien Premier ministre d’Omar Bongo ou René Ndémezo’o Obiang (68 ans) qui avait totalisé une vingtaine d’années en tant que ministre, le phénomène reste généralisé dans l’ensemble de l’opposition au Gabon. Aux cotés de ceux-ci, on trouve d’autres au sein de l’actuelle Union nationale (UN) comme Zacharie Myboto (77 ans), un instituteur qui a dépassé le cap des 25 ans au gouvernement (communication et travaux publics) ou Casimir Oye Mba, (73 ans) ancien Premier ministre et plusieurs décennies en tant que ministre.
Et si on considère d’autres opposants comme Pierre Claver Maganga-Moussavou (63 ans), avec 4 participations aux présidentielles 1993, 1998, 2009 et 2016, plusieurs fois ministre, Raymond Ndong Sima (61 ans) sportif qui veut passer pour un jeune, ancien Premier ministre et ministre, Didjob Divungi Di Ndinge (69 ans), ancien Vice-président de la République et Guy Nzouba Ndama (70 ans) ancien ministre et président de l’Assemblée Nationale pendant environ 20 ans, Paul Mba Abessole (77 ans), l’incarnation du transfuge politique alternant majorité et opposition, on dira que le phénomène est très inquiétant pour la jeunesse gabonaise et celle de l’opposition en général.
Dans un pays où 62,3% de la population a moins de 24 ans, cela reste un problème pour une jeunesse gabonaise qui rêve voir des changements dans son pays. Et ces changements, elle est au moins sûre qu’ils ne viendront pas d’eux. Le phénomène est encore plus préoccupant lorsque ces vieux barons, qui ont mis leur pays à terre, font un retour spontané à l’approche de la présidentielle. De fait, cette jeunesse qui a rêvé voir tous ces « vieux » à la retraite doit encore attendre un peu, ils n’ont aucune intention de passer la main, malgré les années passés aux affaires.
Les conséquences politiques de cet accaparement du débat politique par les vieux de l’opposition, malgré la présence de jeunes biens capables -comme Bruno Ben Moubamba, Moukagni-Iwangou, Gérard Ella- sont nombreuses. D’abord en dehors qu’il constitue le principal facteur du désintéressement de la politique par les jeunes au Gabon, il ferme tout espoir et tout horizon à notre jeunesse de voir son pays se développer. En outre, il discrédite l’ensemble de l’opposition gabonaise et la cantonne dans des débats sans intérêt pour le peuple. Enfin, il fait qu’aujourd’hui les jeunes se désintéressent de plus en plus aux activités de l’opposition au profit d’Ali Bongo qui incarne une jeunesse politique en phase avec leurs préoccupations actuelles.