Prévue pour se tenir au lieu communément appelé « Stade de la Nation », au quartier Belle-vue2, ce mercredi, la rencontre entre l’opposition gabonaise et la population librevilloise a été perturbée. Les forces de police ont envahi les lieux, interdisant ainsi toute manifestation.
Des chaises, des tentes, tout le matériel nécessaire était prêt pour que cette grande rencontre semblable à un meeting débute. La population déjà présente sur les lieux, attendait l’arrivée des leaders dont Bruno Ben Moubamba, le principal planificateur de ce rendez-vous.
Soudain, deux des camions plein d’hommes en uniforme auparavant postés à l’entrée de la ruelle étroite conduisant à ce stade de fortune dans un quartier pauvre, font irruption sur ce terrain poussiéreux. Ils ont exigé de retirer toute l’installation. Selon certains témoins, descendus de leurs camions, « les policiers ont cassé plusieurs chaises. Les tentes ont été démontées manu militari comme en leur habitude ».
« Nous avons convoqué la population pour expliquer les démarches entamées par l’opposition auprès des institutions et pour expliquer pourquoi Ali Bongo Ondimba ne doit pas participer à l’élection présidentielle prévue le 27 août prochain. Nous sommes surpris que les forces de l’ordre viennent empêcher notre manifestation sur un lieu privé alors que nous avons reçu l’autorisation », a déclaré Bruno Ben Moubamba.
L’opposant s’est replié avec une partie de la population présente, dans une concession privée, où il a quand même fait un discours. Depuis plusieurs mois, l’opposition gabonaise et la société civile ne parviennent plus à organiser des réunions dans des lieux publics. Des agents de sécurité sont dépêchés sur place et perturbent les rencontres. La manifestation de ce mercredi est la première rencontre interdite sur un lieu privé.