Ils ne jurent tous ou presque que par le nom du peuple, l’amélioration du quotidien des populations. Les candidats déclarés à l’élection présidentielle d’août prochain deviennent subitement les défenseurs du bien-être de leurs compatriotes, et ce, après les avoir longtemps écrasés. Un intérêt soudain pour les populations, qui les fait parcourir le pays de bout en bout, avec à la clé des tonnes de promesses, qui pour la plupart relèvent du « miroir aux alouettes ». Faut-il vraiment croire en ces promesses ? La référence au peule n’est-elle pas qu’un prétexte destiné à étouffer les desiderata politiques personnels ?
Ils disent tous avoir entendu les cris de douleurs de leurs compatriotes. Et c’est pourquoi ils ont pris la décision de descendre dans l’arène électorale, en se portant candidat à l’élection présidentielle. Et tous ne jurent désormais que par ce souci soudain d’offrir aux populations un mieux-être dans un pays, disent-ils gorgé de richesses, mais où la paupérisation et le chômage de masse battent leur plein.
Qu’il s’agissent des opposants traditionnels ou de ceux qui le sont devenus occasionnellement, c’est-à-dire les anciens pédégistes, aujourd’hui en rupture avec l’ancienne tutelle politique, à la suite d’une crise inédite qui secoue l’appareil depuis quelques années, ou encore de celui du Parti Démocratique Gabonais (PDG) au pouvoir, tous les candidats ou presque, engagés dans cette bataille présidentielle du 27 août prochain ne parlent et ne jurent qu’au nom du peuple gabonais.
Et dans cette référence systématique aux populations, des sacs de promesses, même celles de l’Eldorado ne manquent pas de pleuvoir. Les plus avisés y voient même une sorte de propagande électorale. Car au fond, même si on peut reconnaître à tel ou tel compatriote la légitimité de se porter candidat à la magistrature suprême, il y a que ce dévouement soudain pour les populations au nom desquelles ils disent s’engager, ne manque pas cependant de susciter quelques doutes.
De plus, certains d’entre eux ne disposent même pas d’un gîte dans leur localité. Des localités qui, pour la plupart restent inaccessibles en raison de la dangerosité des voies d’accès presqu ’inexistantes et abandonnées dans un enclavement cruel qui réduit les populations à une existence frisant l’époque coloniale. Et cela sous le regard insoucieux de certains politiques qui à l’occasion d’une échéance présidentielle ne manquent pas de prendre d’assaut ces lieux abandonnés, en leur promettant monts et merveilles. Ne dit-on pas que celui qui est fidèle dans les moindres choses l’est aussi dans les grandes ?