En marge des universités de l’Union des jeunes du PDG, le ministre du Budget et des Comptes publics a souhaité revenir sur son intervention. Il y tentait de convaincre du bien-fondé des réformes engagées dans la gestion des ressources publiques.
Gabonreview : Lors des universités de l’UJPDG, vous êtes intervenu sur les réformes dans la gestion des agents de l’Etat, notamment sur le nouveau système de rémunération. En quoi consistait votre présentation ?
Christian Magnagna : Il s’agissait, lors de ces universités, de montrer que nous accompagnons cette réforme totalement. En tant que ministre en charge de la dépense publique, je suis donc partie prenante de cette réforme, et derrière moi tout le ministère du Budget et des Comptes publics qui voit à travers cette réforme deux objectifs. Le premier, c’est celui de répondre à une des exigences de notre administration que l’on veut fonctionnelle, qui puisse correspondre aux standards du jour. Nous souhaitons avoir une administration qui participe véritablement à la croissance sociale et économique de notre pays.
Le chef de l’Etat a engagé le développement de notre pays à la fois sur les infrastructures de développement de notre économie et sur une logique d’attraction des partenaires financiers et techniques, en vue de déboucher sur des partenariats publics-privés. Or, pour cela, il faut une administration qui réponde véritablement à ces attentes clairement affichées aussi bien par notre pays que par les partenaires qui cognent à notre porte, parce que le Gabon est une terre d’avenir. Et pour mettre tout ça en œuvre, il faut des Gabonaises et des Gabonais qui rentrent dans le moule. Il ne s’agit pas de sortir du schéma passé. Quand je le dis, je ne caricature pas. Nous avons bien compris que notre administration s’essouffle.
Comment cela ?
Elle s’essouffle à travers les grèves et de nombreuses manifestations ici et là. Ce sont des manifestations souvent de résistance à la notion de performance. On comprend bien que notre administration a du mal à intégrer les nouveaux concepts de la bonne gestion de l’agent public de l’Etat. Et le ministre Jean-Marie Ogandaga qui fait un très bon travail dans le cadre de cette réforme que nous accompagnons, est en passe d’aboutir à deux choses, dont la principale est la mise en place du cadre normatif, à savoir : définir ce qu’est un agent public au Gabon, sur quelle fonction celui-ci doit-il s’étendre, comment nous arriverons à valoriser les Gabonais, particulièrement les jeunes, à travers le nouveau système de rémunération, comment intéresser ces jeunes à une administration dont ils constatent eux-mêmes les carences.
Au terme de mon exposé, j’ai pris soin de dire aux jeunes que cette réforme ne fait que commencer. C’est à nous de nous l’approprier. Ceci s’adresse en particulier à tous nos jeunes compatriotes qui ont la mission de la mettre en pratique. Comment ? En rentrant déjà dans les souliers du bon fonctionnaire que le chef de l’Etat attend, donc un agent public performant, efficace, efficient, qui comprend bien la nécessité d’accompagner le mouvement de développement tel qu’impulsé par les plus hautes autorités du Gabon. Il est aussi attendu que cet agent comprenne la nécessité d’avoir une dépense publique supportable, en permettant qu’à terme la dépense ne prenne en compte que la dépense efficace, la dépense utile, et non plus que cette dépense assume des charges qu’elle ne peut plus supporter pendant de longues périodes.
Êtes en train de confirmer la rumeur qui veut que les caisses de l’Etat sont vides ? Si oui, comment êtes-vous arrivé à convaincre les jeunes à Port-Gentil de la nécessité d’accompagner la réforme de l’administration ?
(Rire). Mais les caisses de l’Etat ne sont pas vides ! Et la meilleure démonstration a été de leur dire implicitement que s’ils étaient là, si le ministre a pris part à ces assises, c’est bien parce qu’il était en possibilité de le faire. Pour l’instant, notamment dans cette période difficile sur le plan économique et financier, le chef de l’Etat a mis l’accent sur le social. Les bourses et les salaires sont régulièrement payés. Pour la CNAMGS, c’est vrai qu’il y a eu quelques retards au premier trimestre 2016 mais ils ont été rattrapés. L’objectif est de mettre l’accent sur l’homme, sur le Gabonais, en dépit des difficultés que nous connaissons. Les caisses de l’Etat ont quelques difficultés, mais ce n’est pas propre au Gabon. Il s’agit de tous les pays africains, et de tous les pays ambitieux, qui se lancent dans un développement économique fort. La crise, elle est d’abord mondiale, et derrière ça, nous avons des priorités que nous a fixées le chef de l’Etat qui veut des Gabonais heureux. En cela, l’Etat a de quoi satisfaire les attentes des Gabonais.