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Dialogue national : ouverture ou stratageme politique ?
Publié le jeudi 30 juin 2016   |  Gaboneco


Le
© Présidence par DR
Le Chef de l`Etat devant le parlement
Mardi 28 juin 2016. Libreville. Le Président de la République, Son Excellence Ali Bongo Ondimba, a dressé mardi le bilan de son action à la tête du pays, sept ans après son accession à la magistrature suprême.


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En clamant : « Je suis prêt à discuter de tout, y compris des mandats politiques », lors de son passage au Parlement, ce début de semaine, Ali Bongo Ondimba a, semble-t-il, prouvé sa disposition à discuter avec la classe politique et répondu par la même occasion à tous ceux qui le lui réclamaient jusque-là. Ce qui vient tordre le cou à ses adversaires qui disaient de lui qu’il faisait la sourde oreille. Seulement les conditions, sinon le format des pourparlers, tel que l’envisage le Chef de l’Etat ne semble pas satisfaire la demande de l’opposition qui plaide pour une remise à plat des institutions du pays.
« Je suis prêt à discuter de tout, y compris des mandats politique. Mais cela, dans un cadre (…) qui prendrait en compte la participation des jeunes et des femmes », c’est en ces termes que s’est exprimé Ali Bongo Ondimba, durant son passage, mardi 27 juin courant devant les deux chambres du Parlement.

Même si le Chef de l’Etat gabonais ne l’a pas exprimé de façon explicite, il s’agit là d’une réponse à l’appel au dialogue lancé, aussi bien par la communauté internationale que par l’opposition. Lequel appel a d’ailleurs été relayé dernièrement par la Médiatrice de la République, Laure Olga Gondjout, qui pour la première fois a reconnu l’existence d’une crise politique sans précédent dans le pays, avant d’en appeler tous les acteurs à s’asseoir autour d’une table. Et Ali Bongo dit, désormais, être ouvert au dialogue sur tous les sujets, y compris ceux qui fâchent comme par exemple la modernité politique avec la limitation de mandats présidentiels. Une demande jusque-là défendue par l’opposition mais à laquelle la majorité a opposé une fin de non recevoir.

Un stratagème politique

C’est du moins l’idée, sinon l’argument que va certainement faire prévaloir les opposants devant cette disponibilité du Premier magistrat gabonais. Surtout au moment où le sujet sur sa situation administrative est pris d’assaut par l’opposition, qui remue ciel et terre pour l’empêcher de briguer un second mandat. A cela s’ajoute le fait que le CND (Conseil National de la Démocratie), comme cadre de discussions, ne semble pas convenir aux attentes de l’opposition qui a toujours exigé une refonte préalable de certaines dispositions de l’institution, afin qu’elle devienne un organe décisionnel avec un pouvoir d’effet immédiat dans l’exécution de ses résolutions.

La disposition au dialogue du Chef de la majorité semble donc tomber dans les oreilles de sourds, si cette exigence de réformer préalablement le CND n’est pas prise en compte. Et ce même si on peut reconnaitre dans cette annonce d’Ali Bongo, la nécessité d’élargir ces discussions aux jeunes et aux femmes, afin que la définition des contours politiques de notre pays ne soit plus échue à la seule bipolarité Majorité-Opposition, mais élargie à toutes les composantes de la nation. Sauf qu’en précisant : « Nous devons (…) respecter les échéances constitutionnelles », Ali Bongo Ondimba, exprime là clairement que le dialogue national, s’il a lieu ne pourra se tenir qu’après le scrutin présidentiel d’août prochain.

Charles Nestor NKANY

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