Contrecoup de l’arrêt de la subvention aux produits pétroliers, les prix du gazole et de l’essence ont respectivement augmenté de 45 et 30 francs, sans communication officielle.
Ils ne font pas toujours attention à la tarification affichée, se contentant de vérifier au compteur de la pompe à essence si le montant commandé a bien été débité. Pourtant, grande est la surprise de nombreux automobilistes, depuis le 20 juin dernier à Libreville, en découvrant les nouveaux tarifs de certains produits pétroliers, notamment le gazole et l’essence, dont les prix avaient subi une baisse en février dernier. Le litre de gazole passe donc à 480 francs au lieu de 435 francs. Le litre d’essence augmente à 555 francs, contre 525 francs. Soit des hausses respectives de 45 et 30 francs. Les prix du pétrole et du gaz sont restés inchangés. Ils sont fixés, respectivement, à 275 francs le litre, et 5 450 francs la bouteille.
Contrairement aux années antérieures, aucun communiqué officiel n’a précédé cette hausse des prix. Joint au téléphone, un ponte de la Direction de la caisse des hydrocarbures (DCH) partie intégrante de la Caisse de stabilisation et de péréquation (Caistab) n’a pas démenti l’augmentation, se contentant de rappeler qu’en février dernier, le gouvernement gabonais avait décidé de la mise en œuvre la mesure de libéralisation des prix de vente du carburant prise en janvier 2015, lors du séminaire gouvernemental de la Pointe-Denis.
Profitant, en effet, de la chute des cours internationaux du brut, le gouvernement avait alors choisi ce moment pour y indexer les prix à la pompe. Ce qui avait même alors été présenté comme une mesure sociale. Sous la plume de Roxane Bouenguidi, très critiquée sur le coup, Gabonreview demandait alors «d’imaginer un éventuel retournement de conjoncture. Désormais [les prix de l’essence et du gazole] évolueront en fonction du prix du brut. Ils descendront en même temps mais grimperont aussi synchroniquement. En clair, quand le pétrole coûtera cher, l’essence et le gazole coûteront cher ; quand il se vendra mal, l’essence et le gazole seront moins chers.» On y est (Lire : «Libéralisation des prix du carburant: la fuite en avant». Dans tous les cas, c’est le panier de la ménagère qui prend un coup. Qui a parlé de lutte contre la vie chère ?