Mathieu Mboumba Nziengui et Bruno Ben Moubamba, tous deux membres dirigeants de l’Union du peuple gabonais, se sont livrés à un échange d’insultes suivi d’une bagarre entre leurs partisans, le week-end dernier à Ndendé.
S’il est vrai que l’Union du peuple gabonais s’était balkanisée en petites chapelles après la disparition en 2011 de son fondateur, Pierre Mamboundou, les hostilités auxquelles se sont dernièrement livrés Mathieu Mboumba Nziengui et Bruno Ben Moubamba à Ndendé, amènent à l’hyperbole la cacophonie pour le contrôle de cette formation politique.
Alors que le ministre de l’Agriculture, Mathieu Mboumba Nziengui, s’est rendu à Ndendé, chef-lieu du département de la Dola, pour l’ouverture des travaux du congrès extraordinaire de l’UPG devant officialiser son soutien solennel à Ali Bongo Ondimba pour l’élection présidentielle d’aout prochain, Bruno Ben Moubamba, se réclamant d’une aile dite «UPG radicale», serait arrivé de façon tonitruante dans la ville et aurait tenté, selon des sources concordantes, d’organiser une contre-manifestation. Conséquence : les partisans des deux fractions de l’UPG présentes à Ndendé se sont livrés, sous le regard des forces de l’ordre et de sécurité, à des échanges d’invectives ayant débouché sur une bagarre générale entre les deux camps. Bruno Ben Moubamba accuse Mathieu Nziengui Mboumba «d’avoir vendu le parti à Ali Bongo pour des prébendes». Ce que, ajoute-t-il, «Pierre Mamboundou n’aurait jamais fait s’il était encore de ce monde».
Si le bastion de Ndendé est aujourd’hui scindé en deux – voir en trois parce que comptant aussi des partisans de l’UPG-loyaliste de Moukagni-Iwangou – on en vient à se demander avec quelles armes et bagages Mathieu Mboumba Nziengui compte-t-il soutenir Ali Bongo, de même avec quelles troupes Bruno Ben Moubamba compte-t-il affronter l’élection présidentielle pour laquelle il a annoncé sa candidature. Après la scission avec l’UPG-loyaliste de Moukagni-Iwangou, ce qui restait de l’UPG canal Awendjé se réduit véritablement en peau de chagrin.