Le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, candidat à un second mandat à l'élection présidentielle du 27 août, s'est félicité mardi d'avoir sorti le Gabon d'une "économie de rente", en défendant le bilan de son septennat devant le Parlement réuni en congrès.
Devant des députés et sénateurs largement acquis à sa cause, le chef de l'Etat a notamment évoqué un "effort d'investissement sans précédent" pour doper la croissance gabonaise, à hauteur de plus 4.500 milliards de FCFA (6,8 mds d'euros) entre 2010 et 2015, ont constaté des journalistes de l'AFP. Le PIB du Gabon en 2014 était de 16 milliards d'euros.
"Jusqu'en 2009 (année de son élection, NDLR), l'économie était exclusivement fondée sur l'exportation des matières premières brutes" comme le pétrole, les mines et la forêt, a déclaré le président Bongo.
"Nous sommes peu à peu sortis de la léthargie", a-t-il affirmé, énumérant les mesures prises pour transformer localement le bois et le manganèse, et pour dynamiser l'agriculture.
Le président s'est également félicité des centaines de kilomètres de routes bitumées - près de 700 - ou encore de l'amélioration de l'accès à l'électricité et aux soins grâce à la création de la Caisse nationale d'assurance maladie et de garantie sociale (Cnamgs) depuis son arrivée au pouvoir.
Toutefois, a-t-il souligné, "il nous faut travailler davantage".
Sur la question du logement, "les efforts déployés n'ont produit que peu de résultats", a admis le président, soulignant que "10% des objectifs" du gouvernement avaient été réalisés, avec moins de 4.000 logements construits en sept ans.
Les Gabonais s'inquiètent "d'un système d’éducation et de formation qui prépare très peu à l’emploi", a-t-il reconnu.
La pauvreté touche un tiers des Gabonais, selon une étude commandée par l'Etat gabonais parue en 2014, et le taux de chômage officiel dépasse plus de 30% chez les jeunes.
Peuplé d'1,8 million d'habitants, le Gabon, qui exploite du pétrole depuis les années 60, a longtemps été qualifié de "petit émirat d'Afrique centrale".
Confronté à la chute des cours du baril, le pays a connu une détérioration de ses finances publiques entraînant la suspension de plusieurs grands projets.
En mai, la note de sa dette souveraine a été dégradée par les agences de notation américaines Moody's (de "Ba3" à "B1") et Fitch Ratings ("stable" à "négative").
"Le Gabon reste fortement dépendant du secteur pétrolier. En dépit des efforts du gouvernement pour diversifier l'économie, le pétrole représente encore 38% du PIB en 2014", soulignait Fitch.