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Présidentielle 2016: la CENAP dans l’embarras!
Publié le lundi 27 juin 2016   |  Gaboneco


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© Autre presse par DR
Le président de la commission électorale nationale et permanente (CENAP), René Aboghe Ella


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Un choix difficile et une pression désormais inédite sur les épaules du Président de la CENAP, René Aboghe Ella et son bureau au moment où son institution s’apprête à recevoir les dossiers de candidatures des différents candidats déclarés à la présidentielle d’août prochain. En effet, après l’audience collective tenue en fin de semaine dernière, au siège de la Commission Electorale Nationale Autonome et Permanente, entre le bureau de l’organe en charge des élections et l’opposition conduite par le candidat de l’Union nationale, Casimir Oye Mba, René Aboghe Ella doit certainement déjà mesurer le poids de la responsabilité échue désormais à son titre, dans la validation de telle ou telle candidature et le rejet de telle ou telle autre.

Pour Oye Mba, à l’origine de la rencontre, il s’agit de rappeler au bureau de la CENAP, son rôle dans la lecture stricte du droit qui doit s’appliquer à tous dans toute sa rigueur. « Le respect de la Constitution est le fondement de l’Etat de droit et la condition nécessaire à l’émancipation politique, au progrès économique et social de la nation », a-t-il martelé. Et avec Guy Nzouba Ndama, Jean Ping, Casimir Oye Mba, Pierre Claver Magang aMoussavou, pour ne citer que ceux-là, le message des opposants qui ont remis un mémorandum au Président de la CENAP, en guise de contestation de la candidature jugée, selon eux, anticonstitutionnelle d’Ali Bongo Ondimba est claire : Aboghe Ella sera tenu pour responsable d’un possible embrasement du pays, au cas où son institution venait à valider toute candidature contraire aux dispositions de l’article 10 de la Constitution. Lequel article 10 dispose d’ailleurs que tout candidat ayant acquis la nationalité gabonaise ne peut prétendre à la magistrature suprême.

Vers un scénario de démissions au sein du bureau de la CENAP ?

Même si la terminologie diffère aujourd’hui, les uns appelant à la DTE (Destitution-Transition-Election), les autres à la disqualification, en raison du blocus judiciaire rencontré par la démarche, l’opposition qui semble montrer son unité et sa détermination sur la question est décidée à en découdre coûte que coûte avec ce qu’elle qualifie d’imposture au sommet de l’Etat. Ce qui, visiblement place dans une situation difficile, René Aboghe Ella, désormais partagé entre d’un côté le souci de satisfaire la demande d’une opposition plus qu’hargneuse, qui menace de mettre le feu aux poudres en cas d’échec de sa doléance, et de l’autre, la détermination de l’actuelle Chef de l’Etat à rempiler.

Et dans cette ambivalence de positions, le choix de la démission de certains membres du bureau de l’institution n’est pas exclu d’ici au 27 août prochain. Car qu’elle satisfasse la demande de l’opposition, ouvrant ainsi la voie à une transition ou qu’elle ne la respecte pas et donne lieu à un grabuge ante voire postélectoral, la décision de la CENAP fera forcément date dans l’histoire politique du Gabon. Le choix difficile de René Aboghe Ella, en cette année électorale où le feu de l’embrasement couve sous les discours enflammés des différents Etats-majors engagés dans cette bataille présidentielle.

Charles Nestor NKANY

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