L'Union. Vous avez favorisé un projet éducatif original : l’Ecole Ruban Vert. Pourquoi cet engagement dans ce projet ?
Sylvia Bongo Ondimba : "L'éducation en Afrique a été longtemps considérée comme le moyen permettant de « rattraper » l’Occident. C’est encore une vision qui peut avoir cours. Je suis en désaccord avec celle-ci et je pense que nous pouvons montrer comment l'Afrique peut être, elle-même, la force conductrice à travers des projets comme Ruban Vert. L’éducation est l’outil le plus puissant pour façonner l’avenir du Gabon émergent."
Quel est votre bilan de l’éducation occidentale en Afrique ?
Il est assez simple. Au cours des cinquante dernières années, les systèmes éducatifs de la plupart des pays d'Afrique subsaharienne ont été formés d’un mélange hybride de programmes conçus pour des apprenants qui évoluent dans un autre environnement. Ils se révèlent donc peu adaptés aux réalités de nos élèves, à leurs forces et à leurs faiblesses. Cette approche uniformisée est maintenant désuète. Pour créer les citoyens actifs de demain, il faut repenser le système éducatif, le contextualiser en tenant compte de la vision future et des besoins du pays. Contextualiser mais sans sacrifier la promotion de l’excellence et de la compétitivité, car l’élève africain sera également jaugé sur des critères reconnus à l’échelle internationale.