Intervenant dans le cadre d’un exposé sur l’impact des réseaux sociaux dans le débat politique, le ministre de la Communication a regretté la pollution et la décrédibilisation de la parole publique.
Regrettant que le débat politique gabonais soit, ces dernières années, «pollué par une certain nombre d’informations non vérifiées» par les réseaux sociaux, particulièrement en cette période de pré-campagne électorale comptant pour la présidentielle d’août prochain, le ministre de la Communication a tenu à donner son point de vue le week-end dernier.
Invité à prendre part à la 2e édition des Universités de l’Union des jeunes du PDG à Port-Gentil, Alain-Claude Bilie-By-Nzé a exposé sur le thème «Réseaux sociaux et crédibilité de la parole publique dans le débat politique gabonais». Au cours de son intervention ayant suscité une discussion avec les jeunes participants venus des neuf provinces du pays, il s’est attelé à «montrer la puissance des réseaux sociaux ainsi que les limites de leur utilisation». Pour le ministre, membre du bureau politique au PDG, il s’est notamment agi de relever la question de la légitimité des contributeurs du débat politique sur la toile et celui de la prise de parole dans un espace encore peu réglementé.
Et s’il a rappelé qu’un nouveau code de la communication est en examen actuellement au parlement, qui devrait aboutir à l’adoption de certaines obligations imposables à l’utilisation des réseaux sociaux au Gabon, le membre du gouvernement n’a pas manqué d’exprimer ses inquiétudes quant à la mauvaise utilisation de ces outils. «Dans un espace ou des élus et des hommes publics, investis de l’autorité de l’Etat, se retrouvent confrontés à des simples citoyens sans aucune légitimité, tous les codes explosent. Il faut donc que l’espace public regagne en crédibilité», a exhorté Alain-Claude Bilie-By-Nzé, non sans reconnaître qu’«il est difficile aujourd’hui de faire sans les réseaux sociaux». D’autant que, pour tout acteur politique, ces outils permettent une diffusion rapide et plus large de l’information.
Toutefois, a-t-il tenu à inviter les usagers des réseaux sociaux à «être extrêmement vigilant» sur le type d’informations diffusées sur ces réseaux. «Ce sont des lieux de diffusion des messages de haine, des messages dangereux, où l’on recrute des enfants pour le djihadisme, et le Gabon n’est pas un pays isolé de cette influence», a déclaré l’exposant, qui entend reprendre la main sur l’espace public et «codifier» le débat public sur les réseaux sociaux. «On doit savoir qui fait quoi et qui dit quoi», a-t-il lancé.