Trois poids lourds de l’opposition Gabonaise, tous candidats déclarés à la prochaine présidentielle ont appelé leurs compatriotes à faire obstacle à la candidature d’Ali Bongo, président sortant et candidat à sa propre succession. La question de sa filiation avec Feu Omar Bongo a été remise à l’ordre du jour pour justifier cette position.
Guy Nzouba Ndama, ancien président de l’Assemblée Nationale, Jean Ping, ancien président de la Commission de l’Union Africaine, Casimir Oyé Mba, ancien Gouverneur de la Banque des Etats d’Afrique centrale, puisqu’il s’agit d’eux, ont été reçu par le Commission électorale nationale autonome et permanente ce vendredi. A leur sortie, leurs déclarations ont essentiellement porté sur la contestation de la candidature d’Ali Bongo. Ils invitent de ce fait, leurs compatriotes à exiger le retrait de l’actuel Chef d’Etat de la course à la présidentielle.
Pour justifier cette position, ces trois anciens pontes du parti au pouvoir, soutiennent qu’Ali Bongo n’est pas le fils légitime d’Omar Bongo. Une affaire qui n’est pas inconnue des Gabonais, puisque depuis des années, une des demi-sœurs du président sortant remet elle aussi en cause sa filiation avec l’ancien président Gabonais décédé en 2009 et a même intenté un procès en ce sens qui a été classé sans suite en France.
En effet, un acte de naissance, qui figure dans les archives du service central d’état civil du ministère français des Affaires étrangères, à Nantes, indique qu’Ali Bongo est né le 9 février 1959 à Brazzaville, capitale de l’ancienne Afrique équatoriale française (AEF) à laquelle le Gabon était rattaché. Mais ses détracteurs soutiennent mordicus qu’il serait un enfant adopté né au Nigeria. Aussi pour ces derniers et les trois opposants en question, Ali Bongo ne doit en aucun cas se représenter à une élection au Gabon. Pour eux, " il est un accident de l’histoire qui ne saurait et ne doit plus être répété".
L’élection présidentielle gabonaise est prévue dans deux mois par la Cenap, et comme on le voit, après l’affaire des "cafards" impliquant Jean Ping, l’opposition à son tour lance ses premières salves contre le camp Ali Bongo.
Entre anciens camarades, bien de secrets risquent d’être déterrés d’ici le au 27 août 2016.