Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Gabon    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article




  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Politique

Tribune libre / Présidentielle 2016 : Pourquoi la jeunesse a déjà choisi Ali Bongo
Publié le samedi 25 juin 2016   |  Gabon Review


Léandre
© Autre presse par DR
Léandre Bouloubou, coordinateur général du programme de la Gabonaise des réalisations des activités et des initiatives des nationaux engagés (GRAINE)


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Écrits de saison au moment où se tiennent à Port-Gentil les universités de l’Union des jeunes du PDG ? En tout cas, Léandre E. Bouloubou, déjà publié sur Gabonreview, a entrepris, à travers la tribune libre ci-après, de passer «en revue l’offre politique des principaux candidats à cette élection pour voir quelle est la place qu’ils réservent à la jeunesse gabonaise». Jean Ping, Raymond Ndong Sima, Guy Nzouba Ndama, Casimir Oyé Mba et Pierre-Claver Maganga Moussavou en prennent pour leur matricule.

La jeunesse gabonaise est le fer de lance de la nation. D’après le dernier Recensement Général de la Population et des Logements (RGPL 2013), les jeunes âgés de 15 à 34 ans représentent plus du tiers de la population résidente au Gabon (37%). Sur le plan politique, les jeunes constituent un vivier électoral important avec plus de la moitié des inscrits en 2016.

Malgré ces atouts, la jeunesse gabonaise est particulièrement vulnérable. Elle est victime d’une sorte de trappe à pauvreté dans laquelle elle semble durablement installée.

En effet, bien que le taux de chômage de la population active ait significativement baissé pour s’établir à 16,5% après avoir longtemps stagné autour de 20%, cette baisse prononcée masque un niveau de chômage élevé chez les jeunes de 16 à 25 ans où ce taux atteint 42%.

Les conséquences du chômage, notamment chez les jeunes sont connues. Au plan économique, le chômage des jeunes diminue le potentiel de croissance, exerce un effet virtuel négatif sur l’investissement et entretient la morosité générale de l’économie.

Au plan social, ses pires formes sont la violence urbaine, l’augmentation de la criminalité et des troubles sociaux et politiques. Il y a l’angoisse générale chez les parents, en raison des charges financières pesant sur eux ; la déscolarisation progressive des enfants pour qu’ils contribuent à soutenir financièrement le foyer.

Par conséquent, le chômage des jeunes est une bombe à retardement qui exige des pouvoirs publics une thérapie de choc composée à la fois d’un traitement économique et d’un traitement social.

Le traitement économique du chômage chez les jeunes consiste à créer une croissance inclusive en diversifiant la base productive pour créer de nombreux emplois durables, notamment dans des secteurs à fort potentiel de main-d’œuvre.

Ce traitement économique vise à persuader les jeunes chômeurs que leurs difficultés actuelles seront plus que compensées par les avantages apportés par une croissance économique inclusive.

Bien que les jeunes chômeurs comprennent ce raisonnement, ils sont conscients que la transformation structurelle de la base productive est un processus de long terme. Or, pour reprendre l’économiste anglais J.M. Keynes : « A long terme, nous serons tous morts ».

C’est pourquoi, les pouvoirs publics ne peuvent pas s’en remettre uniquement aux forces du marché pour résorber le chômage des jeunes. Dans la plupart des cas, ils optent également pour un traitement social en adoptant un ensemble des mesures qui aident les chômeurs en leur assurant un revenu et un accompagnement ou en créant des emplois aidés dans le secteur marchand ou non marchand.

Par exemple, selon une tradition bien ancrée dans les pays d’Afrique du Nord, la Tunisie consacre 1,5% du PIB aux contrats aidés, le Maroc 0,70% et l’Algérie 0,85%.

En France, il a suffi que le taux de chômage ait dépassé durablement 10% et que 24% des jeunes actifs de 15 à 24 ans soient à la recherche d’un emploi, pour que le candidat François Hollande s’engage et de manière solennelle à “inverser la courbe du chômage”. Et une fois élu, il en a fait une priorité absolue de son quinquennat.

Au Gabon, avec un taux de chômage des jeunes qui atteint un niveau critique et en raison de son poids électoral, la jeunesse devrait logiquement s’imposer comme une priorité dans les agendas des différents candidats à la présidentielle de 2016.

Dans cette tribune, nous passons en revue l’offre politique des principaux candidats à cette élection pour voir quelle est la place qu’ils réservent à la jeunesse gabonaise.

L’offre politique d’Ali Bongo Ondimba en faveur de la jeunesse
Ali Bongo est Président-candidat. Il sera au cours de cette élection le seul candidat à présenter à la jeunesse gabonaise, à la fois son bilan du premier mandat et ses engagements concernant le second septennat.

Le bilan du 1er mandat
Ali Bongo a réservé à la jeunesse gabonaise une place de choix dans son action au cours du 1er septennat.

Après avoir initié le 1er forum national de la jeunesse qui a débouché sur la signature d’un contrat de partenariat pour une jeunesse responsable et conformément à ses engagements, Ali Bongo n’a eu de cesse de multiplier des initiatives, comme jamais auparavant, en particulier pour mener une lutte acharnée contre le chômage des jeunes.

Ces mesures innovantes et courageuses en faveur de la jeunesse gabonaise sont parfois mal connues du public et en particulier des jeunes eux-mêmes.

Voici les dix (10) mesures emblématiques prises par Ali Bongo en faveur de la jeunesse gabonaise au cours du 1er septennat :

Décision de réserver un quota de 20% des places aux jeunes aux élections politiques ;
Grand Prix de l’Excellence ;
Incubateur des jeunes entrepreneurs ;
Contrat d’apprentissage jeunesse obligatoire pour les entreprises de plus de 50 salariés ;
Augmentation de la dotation du Fonds d’Insertion et de Réinsertion (FIR) ;
Programme GRAINE ;
Programme 1 jeune= 1 métier ;
Legs d’une partie de l’héritage du Président de la République à la jeunesse gabonaise ;
Revalorisation des bourses des étudiants (25% pour les étudiants inscrits au Gabon et 10% pour les étudiants inscrits hors du Gabon) ;
Couverture sociale des étudiants par la CNAMGS.
Bien que certaines initiatives n’aient pas encore produit les effets escomptés, en raison des délais d’ajustement plus ou moins longs, de la profondeur et de la complexité du chômage chez les jeunes, les fondements ont été posés.

Par ailleurs, depuis 2009, le Président Ali Bongo a fait confiance aux jeunes et a fait émerger une nouvelle classe de managers venus de tous les horizons (USA, Asie, Europe, Afrique, etc.).

Cette jeune élite a été mise en responsabilité dans divers secteurs et dans tous les domaines du secteur public et parapublic y compris les plus stratégiques (DG GOC, DG SEM, DG Caisse Stab, DG SNLS, DG AGEOS, DGIC, DG OGAPI, DG AGANOR, DG SETEG, DG ONE, DGA Impôts, DG ANPI, AG ZERP NKOK, DGEPN, CG Programme GRAINE, SGA2 Ministère du Budget, Conseillers du Président, Directeur de la Solde, DCAF, etc.).

Ces jeunes dont beaucoup sont peu connus du grand public sont chargés de la mise en œuvre d’un pan du programme économique et social du Chef de l’Etat et partagent avec lui le bilan du 1er septennat.

Les engagements d’Ali Bongo pour le 2nd septennat
Pour le 2nd septennat, Ali Bongo propose à ses compatriotes, le Programme pour l’Egalité des Chances en complément à son projet de société « l’Avenir en Confiance ».

Ce Programme pour l’Egalité des Chances s’appuie sur cinq (5) piliers dont le premier est spécialement consacré à la jeunesse gabonaise.

Ainsi, le 1er pilier dédié à l’égalité des chances pour l’éducation et la formation professionnelle a pour objectif de : « permettre à tout jeune gabonais d’avoir accès à la formation dont il a besoin au sein des nouveaux centres de formation professionnelle régionaux et des meilleures écoles techniques ».

Au total, il apparaît clairement que les engagements du 2nd septennat et les initiatives prises au cours du 1er mandat confirment qu’Ali Bongo place la jeunesse gabonaise au centre de ses priorités.

L’offre politique des challengers d’Ali Bongo en faveur de la jeunesse
Pour cette élection, Ali Bongo est opposé à cinq (5) principaux candidats qui proclament tous qu’Ali Bongo a failli sur tous les plans y compris vis-à-vis de la jeunesse gabonaise.

Mais au-delà des déclarations, le défi à relever est de proposer une alternative, une nouvelle ambition assortie d’une méthode pertinente pour la mettre en œuvre.

Ainsi, les engagements en faveur des jeunes doivent figurer clairement dans les différents projets de société qu’ils soumettent à leur sagacité.

Jean Ping et Raymond Ndong Sima ont tous deux le mérite de disposer à deux mois du scrutin d’un projet de société. Malheureusement, ils ne proposent rien d’innovant pour emballer la jeunesse gabonaise, ni dans l’ambition, ni dans la démarche.

Sur 10 propositions concrètes de son projet de société (Le Gabon à l’abri de la peur, le Gabon à l’abri du besoin), Jean Ping prend un seul engagement vis-à-vis de la jeunesse gabonaise, celui de reformer le système éducatif. Ce qui est une lapalissade puisque tous les candidats envisagent de faire la même chose. Il aurait été plus pertinent de décrire comment compte-t-il y parvenir ?

Quant à Raymond Ndong Sima qui, a priori dispose d’une certaine épaisseur dans le domaine économique qui le pré-destine à saisir la problématique du chômage des jeunes pour en faire son cheval de bataille et qui connait certainement les limites des politiques dont il a eu la charge de mettre en œuvre sous le magistère d’Ali Bongo, ne fait pas mieux.

Sur les cinq (5) axes de son projet de société (La voie d’une saine prospérité), la jeunesse n’apparait pas comme une priorité.

Plus grave pour un économiste de son rang, son projet de société est léger parce qu’il n’est pas chiffré, alors qu’on aurait pu s’attendre de sa part à plus de rigueur dans la mesure où toutes les données sur l’économie gabonaise sont régulièrement publiées et disponibles y compris auprès des organismes indépendants (FMI, Banque mondiale, PNUD, BEAC, Agences de notation, etc.).

S’agissant de Guy Nzouba Ndama, “Moukombo”, comme l’appellent ses fanatiques, l’homme taillé dans du bois, présenté comme un candidat solide pour battre Ali Bongo, il ne dispose pas à deux mois de l’élection d’un projet de société.

Pourtant ce candidat est porté par le Rassemblement Héritage & Modernité (RHM), des dissidents du PDG qui ont traité, dans leur discours de rupture, les collaborateurs du Chef de l’Etat, de « profito-situationnistes à la compétence technocratique toujours attendue ».

Curieusement, nos érudits de RHM à la compétence technocratique avérée ont visiblement du mal à pondre un projet de société digne de leur candidat. Ce projet de société qui vient d’une autre planète est toujours attendu.

Casimir Oyé Mba candidat déclaré de l’Union Nationale ne dispose pas non plus d’un projet de société. Et s’il en dispose, celui-ci n’est pas encore connu.

C’est une personnalité politique atypique qui se comporte comme un sprinter qui tantôt prend un mauvais départ, tantôt abandonne la course, tantôt démarre en retard.

Casimir Oyé Mba est victime de ses propres turpitudes. S’il a abandonné la course lors de la dernière élection, pour celle-ci, il a pris un sacré retard qui l’oblige à engager une course contre la montre en commençant par se doter d’un projet de société crédible.

Ce qui n’est pas simple tant dans l’Union Nationale on dispose de plusieurs projets de société inspirés par différents leaders (Oyé Mba, AMO, Myboto, Mike Jocktane, etc.).

Si le projet d’AMO « La Nouvelle Espérance » s’impose comme le projet de société du parti et donc du candidat Oyé Mba, il doit nécessairement être revisité pour se distinguer de la copie que les dépositaires d’AMO accusent Jean Ping d’avoir emportée.

Dans tous les cas, Oyé Mba, au risque d’être redondant ou d’enfoncer des portes ouvertes, devra faire preuve d’un génie exceptionnel pour marquer les esprits et inverser le rapport de force vis-à-vis des autres challengers d’Ali Bongo.

Enfin, Pierre-Claver Maganga Moussavou est également un personnage complexe qui s’est présenté à plusieurs reprises à l’élection présidentielle sur la base de son projet de société « La provincialisation ».

Mais ce projet de société est introuvable. Il n’est ni à son domicile, ni au siège de son parti, ni sur internet. En conséquence, il est quasi-impossible de savoir quelle est la place qu’il réserve à la jeunesse s’il accède à la magistrature suprême.

Comme les autres candidats qui n’ont pas encore de projet de société, Maganga Moussavou est en retard. Bien qu’en politique tout soit possible, mais à deux (2) mois de l’élection, ce retard paraît insurmontable et traduit une sorte d’impréparation et d’improvisation.

Parmi les candidats qui ont pris de l’avance, les challengers d’Ali Bongo ne font pas preuve d’ingéniosité pour convaincre la jeunesse gabonaise.

Sauf à considérer, pour reprendre l’écrivain et philosophe français Daniel Beresniak, que dépourvus de toute alternative crédible, les adversaires d’Ali Bongo proposent de remplacer un système qu’ils jugent défaillant par un autre système défaillant.

Au terme de cette analyse, il est établi que le candidat Ali Bongo est celui qui incarne le mieux les aspirations de la jeunesse aussi bien dans l’ambition que dans la méthode.

Ali Bongo a parfaitement compris que l’avenir du Gabon c’est sa jeunesse dont la principale préoccupation est le chômage endémique qui l’accable depuis plusieurs années.

Après des actions fortes engagées au cours du 1er mandat pour améliorer l’employabilité des jeunes et favoriser l’auto-emploi, il compte s’attaquer en profondeur au cours du 2nd septennat à l’épineuse question de l’inadéquation emploi-formation en offrant aux jeunes une formation d’excellence correspondant aux nouveaux métiers dans une économie gabonaise en pleine transformation structurelle.

Ainsi, l’Institut du Pétrole et du Gaz de Port-Gentil et l’Ecole des Mines et de la Métallurgie de Moanda, traduction concrète du Programme National de Développement de Compétences (PNDC) en sont la parfaite illustration.

C’est pourquoi, la jeunesse a déjà choisi Ali Bongo. Il ne lui reste plus qu’à transformer l’essai.

Léandre E. Bouloubou

 Commentaires