Le climat préélectoral de la présidentielle du 27 août prochain n’a pas fini de livrer toutes les dérives du personnel politique, engagé dans cette bataille. En politique, tous les moyens dit-on sont bons pour neutraliser ou fragiliser au mieux un adversaire, jugé redoutable.Après les accusations entre l’opposition et la majorité qui se soupçonnent mutuellement de mener le Gabon vers la guerre civile en cas d’infortune électorale, la nouvelle tactique pour venir à bout des autres concurrents semble désormais être l’intrusion dans leur environnement familial, leur intimité.
S’attaquer au mieux aux familles des autres candidats pour les fragiliser au maximum. C’est la nouvelle stratégie qui a désormais court dans cette période de précampagne électorale, où certains concurrents, estomaqués par la montée des autres, n’hésitent plus à s’en prendre à leurs familles, afin de mieux les bâillonner, et peut-être même les supprimer si possible. Après les invectives, s’il y a encore quelque chose pour laquelle cette présidentielle est particulière, c’est sans conteste le niveau d’incertitude qui plane sur son issue.
Et pour rajouter au comble de l’incertitude déjà pesante, l’instrumentalisation, les rumeurs, la délation, et même le mensonge trouvent leur aise chez tous ceux qui, allergiques aux voies royales de la démocratie ont fait le choix de l’immixtion dans les familles de leurs rivaux, l’objectif étant de les déstabiliser du mieux qu’ils peuvent. Pour preuve, il y a quelques jours seulement, le compte Facebook de la fille ainée d’Ali Bongo Ondimba, Malika a été piraté par des gens, qui l’ont présentée comme le successeur direct de son père en 2023. Nos confrères de Jeune Afrique ont même été obligés de s’excuser après avoir reconnu eux-mêmes que les informations postées sur ce compte ne venaient pas de l’intéressée.
Un cas loin d’être marginal. Puisque dans un entretien publié par Médiapart, on apprend que Franck Ping, le fils de Jean Ping, candidat à l’élection présidentielle du 27 août prochain se déchaine contre son père, qu’il accuse de ne lui avoir jamais rien donné. Lequel fils envisage d’ailleurs de faire ses affaires au Gabon et refuse qu’il soit jugé à partir du nom de son père qu’il porte, puisque ce nom, si l’on en croit cette interview accordée à Médiapart, ne lui a jamais rien apporté. Information avérée ou non ?
Difficile de répondre à la question, surtout dans un contexte de précampagne marqué par un cafouillage politique inédit ! Et les informations de ce type sortent difficilement de l’ordre de la manipulation, ou encore des rumeurs dont l’objectif n’a d’autre fin que de faire irruption dans la famille de l’adversaire, son environnement immédiat, l’objectif étant de mieux le fragiliser, ou même de le discréditer au maximum. La posture de l’instrumentalisation tous azimuts de la famille de l’adversaire, la fin justifiant les moyens même au péril de la démocratie.