Dans la matinée du 22 juin courant, les tenanciers des kiosques installés à l’extérieur de l’hypermarché de Libreville ont assisté impuissants à la destruction de leurs échoppes par les agents du génie militaire.
Suite à une sommation de libérer les lieux, tenant lieu de préavis, déposée le 20 juin dernier à 15h30, la société de distribution gabonaise (Sodigab) a requis, le 22 juin dernier, les services du génie militaire pour la destruction des échoppes jadis accolées à la façade avant de l’hypermarché Mbolo.
Si les propriétaires des échoppes détruites reconnaissent avoir reçu la visite d’un huissier de justice la veille du passage du génie militaire, ils s’étonnent tout de même de la méthode employée pour les expulser. A en croire leurs dires, l’affaire serait pendante devant les tribunaux. De ce fait, seule une décision de justice doit pouvoir entraîner leur déguerpissement. « C’est hier (mardi) vers les 16 heures qu’ils sont venus pour nous dire que le génie militaire passera pour détruire. Mais, ils ne nous ont pas montré la lettre qui leur donne le droit de procéder à la destruction. Nous avons appelé le procureur général, qui nous a demandé de ne rien enlever et que lui-même sera là. Ce matin, nous sommes surpris de voir les forces de l’ordre encercler la zone. Nous avons fait signe au procureur général, qui s’est déplacé personnellement et leur a demandé qui leur a donné l’autorisation de faire cela. Ils ont dit que l’autorisation venait du ministre de la Défense», ont témoigné des commerçants rencontrés sur les lieux.
Selon la sommation de libérer établie par les services de l’huissier de justice Florentin Mba Menie, la Sodigab se plaint du fait que ces commerçants trainent des impayés de plusieurs mois de loyer alors que leurs contrats de bail n’ont pas été renouvelés depuis 2012. A cela s’ajoute la mise en demeure de la mairie de Libreville, datée du 13 novembre 2015, lui enjoignant de faire cesser le commerce insalubre pratiqué devant la façade de son centre commercial. « Nous, nous sommes pour la loi : si la décision de justice nous demande de partir, nous partirons. Nous avons même été expertisés par les agents du tribunal. Il faut une décision du tribunal pour qu’on nous verse nos droits et nous partirons», a plaidé un commerçant, s’inscrivant en faux contre la version de Sodigab.
On apprend que des travaux d’embellissement de ce centre commercial devront être lancés, à l’issue de cette opération d’expulsion.