Les panélistes à la conférence débat sur la protection des consommateurs contre les produits non conformes au Gabon qui s’est tenue mercredi 15 juin 2016 à Libreville, ont souhaité un renforcement des mesures dans ce domaine. Et ce dans un contexte où le gouvernement gabonais s’attèle à lutter contre la vie chère.
«La décision prise en Conseil des ministres le 2 juin 2016, portant sur la suppression ou la revue à la baisse de plusieurs taxes relatives à l’importation des produits de grande consommation au Gabon qui vient s’ajouter à celles déjà prises en 2012, afin de soulager le panier de la ménagère est certes louables, mais nécessite le renforcement des mécanismes relatifs à la conformité», a déclaré le président de SOS Consommateur, Christian Abiaghe Ngomo.
Pour M. Abiaghe la lutte contre la vie chère ne devrait pas être dissociée à celle menée contre les produits non conformes, tant il en va de la sécurité des populations. De ce fait, il a souhaité que, le gouvernement inscrive dans l’agenda du comité interministériel contre la vie chère dont les travaux sont pilotés par le Premier ministre le renforcement des dispositifs législatifs et la mise en œuvre des mécanismes en matière de lutte contre la contrefaçon.
Bien que difficilement mesurable, la contrefaçon ainsi que l’importation de produits non conformes prennent une ampleur telle qu’elles représentent, selon les estimations de la Chambre de Commerce Internationale, entre 7 % et 10 % de la totalité des échanges commerciaux, soit près de 600 milliards d’euros.
Le phénomène dépasse donc très largement le secteur du luxe auquel il est traditionnellement associé. Jouets, parfums, cosmétiques, pièces détachées d’automobiles et d’avions, cigarettes, denrées alimentaires, médicaments, optique, lames de rasoir, dentifrices, fusibles, interrupteurs …
Les menaces que font peser la contrefaçon et l’importation des produits non conformes sur l’économie des pays touchés (concurrence déloyale, perte d’emplois, perte de compétitivité des entreprises, altération de l’image des marques, évasion fiscale) ainsi que sur leurs citoyens (santé et sécurité des consommateurs) sont d’autant plus grandes que le phénomène s’accélère.