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Nestor Ella Mintsa : « Le Gabon a déjà produit quelques normes
Publié le vendredi 17 juin 2016   |  Gabon Economie




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Le Directeur de la normalisation met en lumière l’élaboration des normes au Gabon.

Quelle sont les normes appliquées au Gabon ?
Tous les pays font partie de l’organisation internationale de normalisation, c’est ce qu’on appelle communément Iso. Iso élabore les normes. Il faut tout de même souligner qu’il y a trois grands organismes qui élaborent les normes sur le plan international. Il s’agit de Iso, la commission électrotechnique international (Cei) et le codex alimentarius.

La Fao, via le Codex alimentarius, élabore les normes pour ce qui est du domaine alimentaire. Elle élabore, puis les met à disposition des pays. Ces différents pays dont le Gabon, les adoptent puis les contextualisent. Il s’agit de les mettre aux normes gabonaises lorsqu’elles n’existent pas encore dans le pays ; dans le cas contraire le pays fait un effort de mettre en place des normes qui lui sont propres.
La Cei concerne toutes les normes liées à l’électrotechnique, s’agissant par exemple des prises ou multiprises électriques, des ampoules, des ordinateurs, bref tout ce qui touche à l’électronique.
Les autres normes relèvent de Iso, le bâtiment, l’environnement, les habits, le management.
Le Gabon est donc affilié à toutes ces normes ; en fonction du domaine, le pays se l’approprie simplement et les contextualise en normes gabonaises.
Au Gabon, il existe une cinquantaine de normes dont la plupart est inspiré des normes internationales.

Peut-on avoir quelques exemples de normes existantes déjà au Gabon ?
On a des normes dans le domaine du tourisme qui touchent les restaurants, les hôtels etc.
Lors de la Can 2012, l’Etat a demandé à l’Agence gabonaise de normalisation (Aganor) d’élaborer une norme sur la classification des hôtels et des restaurants, chose qui fut faite parce que les délégations qui venaient au Gabon dans le cadre de la Can devaient trouver satisfaction. La norme a donc permis de faire un tri.

Si l’Aganor adapte nos normes à ce qui se fait à l’international, comment certifiez-vous les aliments qui majoritairement sont importés ?
En allant dans ce sens, on a déjà produit quelques normes. On a par exemple la norme relative à la production du ciment ou encore des briques ; on a un arrêté qui est sorti, d’ici peu, elle sera rendue d’application obligatoire et nous allons déployer des agents sur le terrain. Les briquetiers qui ne voudrons pas se conformer, tomberons malheureusement sous le coup de la loi.
Cette norme naît des différentes critiques formulées par les consommateurs quant à la qualité du ciment ou des briques mis sur le marché. Nous avons également la norme sur les œufs. Cette norme met un accent sur certains critères, par exemple il faut que les œufs soient frais et aient une certaine grosseur. Nous allons donc d’ici peu investir nos marchés pour nous rassurer que les œufs qui y sont vendus sont de bonne qualité.

Vous avez raison lorsque que vous faites allusion au fait qu’on importe tout, et qu’il est important que le Gabon dispose de ses propres normes. En réalité c’est la direction que l’Aganor prend, pas seulement sur le plan alimentaire, mais sur l’ensemble des secteurs d’activité. Sur ce plan, nous avons déjà les normes sur le bâtiment, sur le tourisme, sur l’alimentaire.
Vous voyez bien que nous faisons un effort d’élaborer des normes gabonaises. C’est un peu laborieux, mais il faut un minimum de moyens dont nous ne disposons pas toujours, parce que pour aboutir à une norme, l’on doit réunir les experts dans le domaine, des entreprises privées, des administrations, des associations, des centres de recherche qui doivent ensemble se mettre d’accord sur le problème et sur la solution. C’est donc cette solution qui fait la norme.

Est-ce à dire que l’Aganor est sur le dossier des normes gabonaises ?
Bien sûr, c’est le cas des normes relatives au ciment, aux œufs, au tourisme et même des aliments pour bébé. D’ici peu, nous allons effectivement communiquer sur les normes d’application obligatoire au Gabon. Notre objectif est de contextualiser la norme, même s’il faut s’inspirer de ce qui est fait à l’international, le but étant de lui donner un contour local. Il ne suffit pas seulement de s’inspirer de l’international, mais de la spécifier en lui donnant une couleur locale.

Ainsi, dans notre pays, on retrouve deux genres de normes : celles qui sont inspiré de l’international et celles qui nous sont spécifiques. C’est vrai que c’est encore un projet, mais l’Aganor envisage de normaliser la production du manioc gabonais, puisqu’il est vendu dans nos restaurants ; la dot également devrait être normalisée.
La norme ici se révèle comme étant une solution à un problème de société ou commercial.

Je reviens sur les aliments importés.
Nous avons un projet intitulé le programme gabonais d’évaluation de la conformité ; cela sous-entend que tous les produits que l’on retrouve sur le marché gabonais doivent être de bonne qualité, et c’est la norme qui le définit. Cette norme dépend donc des standards internationaux et locaux.
Cela se justifie par le fait que le Gabon ne soit pas encore assez outillé dans ce domaine, une cinquantaine de normes officielles c’est insignifiant. Nous en avons d’autres, en attendant qu’elles soient rendues officielles, nous partons donc de la norme internationale.

La norme internationale à cet avantage que plusieurs pays participent à son élaboration, c’est donc un standard commun. C’est donc sur la base de celle-ci que nous pouvons construire la nôtre et la rendre plus exigeante, voyez- vous ? Il ne faut donc pas aller en dessous de cette dernière, mais rester à niveau, ou aller au-delà.

A cet effet, nous disons donc que tous les produits que l’on importe, s’il n’y a pas encore la norme gabonaise dans le secteur, nous nous basons, pour évaluer la qualité du produit sur la norme internationale donc Iso, Cei ou du codex alimentarius.
C’est donc sur la base de la norme internationale que le Bureau Veritas, Sgs ou Intertek international vont faire l’évaluation pour certifier que le produit que nous importons au Gabon est bien de qualité.
Du côté des opérateurs il y avait des inquiétudes, mais aujourd’hui, beaucoup d’entre eux coopèrent, ils sollicitent le certificat de conformité pour embarquer leur marchandise. Nous sommes déjà dans la phase d’exigibilité obligatoire du certificat de conformité.
Il faut aussi relever que les fournisseurs à destination du Gabon qui ont déjà la certification sur le produit n’ont plus besoin de ce certificat de conformité, ces fournisseurs ont la certification que leurs produits sont de qualité. Le certificat de conformité est donc exigé aux fournisseurs qui n’ont pas la certification de leur produit.

L’organisme de normalisation existe depuis 2007 et l’Aganor depuis 2014, en 9 ans le Gabon n’a pas pu mettre sur pied une expertise qui se chargerait de l’évaluation de la conformité ?
Les premières normes gabonaises ont été élaborées en 2012 par la Ntt qui, deux ans plus tard, s’est transformée en Aganor.
En effet, le Gabon a pris conscience que pour tout pays qui a l’ambition d’être attractif, toutes les barrières devraient tomber ; on est dans un même marché, on est destiné à vendre partout, on est donc en concurrence. Nous devons aussi être capables de vendre à l’étranger. Seule la norme, la qualité, sont la clef de réussite. Le Gabon a ainsi pris conscience de ce défi, celui de s’arrimer à la norme internationale. C’est ce qu’on appelle l’infrastructure qualité.

L’infrastructure qualité concernent trois activités : la première consiste à élaborer les normes d’où le terme normalisation ; seconde vise à fiabiliser les échanges. C’est la métrologie ; et enfin vous élaborez les normes. Mais il faut s’assurer qu’elles sont appliquées telles que cela a été spécifié. C’est l’évaluation de la conformité.

L’aganor c’est donc les trois activités en même temps sauf qu’elle soustraite avec les trois mondiaux que sont Bureau Veritas, Sgs ou Intertek international. Cela s’explique par le fait que le Gabon ne soit pas outillé pour vérifier la qualité du produit dans n’importe quel port du monde avant embarquement. Ces trois mondiaux disposent donc des laboratoires accrédités dans tous les pays du monde, ils peuvent donc faire des contrôles à l’origine. En fait c’est l’activité de l’Aganor, elle fait tout simplement une délégation des services sur cet aspect. Une fois le produit sur le marché, l’Aganor poursuit le travail en se rassurant elle-même que les produits vendus sur nos marchés sont effectivement de bonne qualité.

Propos recueillis par Chimène Sandra Assengone

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