Le Gabon abritera pour la troisième fois consécutive en moins d’une année, un Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Une réponse à la crise qui secoue le corps judiciaire.
Ali Bongo Ondimba présidera, avant la fin du mois de juin, un nouveau Conseil supérieur de la magistrature. Ce CSM devrait également bénéficier de la participation du Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag), pour éviter que naissent encore des contestations à l’issue de cette réunion.
« Nous attendons que les chefs des Cours et la tutelle prennent en compte cette volonté du chef de l’État afin que le Synamag prenne part aux travaux préparatoires de ce CSM. C’est à la tenue de ce prochain Conseil supérieur de la magistrature que nous considérons que les mesures querellées ont été réellement annulées », a déclaré le premier vice-président du Synamag, à l’issue de l’assemblée générale tenue le 15 juin 2016, au palais de justice de Libreville. Ce qui traduit donc le gel des mesures individuelles en faveur de Sidonie Flore Ouwé, Nancy Engadzas, Ebang Ondo Eyi, Anouchka Mabamba Mboumba et Michel Moudouma Moudouma.
Abordant ce qui est qualifié d’immixtion du politique dans les affaires judiciaires dans le but de prendre la justice en « otage » afin de satisfaire certains égos et régler des comptes à certains acteurs, il a été indiqué que le président de la République serait d’avis pour une révision des textes qui organisent le Conseil supérieur de la magistrature. « Ce sont des discussions qui sont en cours entre le Synamag et la tutelle. C’est un travail d’ordre législatif. Ce n’est pas du tic au tac que cela va changer. La volonté du chef de l’État est de minimiser l’immixtion des politiques dans les décisions qui sont rendues par le CSM. Nous souhaitons qu’au sorti du prochain CSM, le respect de notre statut soit de mise », a indiqué Justin Loundou.
Ce sera le troisième rendez-vous de l’autorité judiciaire, après celui organisé entre le 25 août 2015 et la fin juin 2016 et celui du 10 mai dernier.