Réagissant à la sentence du représentant de Casimir Oyé Mba, le ministre de l’Économie a affirmé que le gouvernement n’est pas un repaire de «voyous», accusant à son tour l’opposition de manquer d’idées et d’oublier les états de service de certains de ses dirigeants.
Estimant qu’«il ne s’est rien passé d’intéressant (au Gabon) depuis 2009», Jean Gaspard Ntoutoume Ayi a soutenu que «le pays est dirigé par des voyous !». Dans le studio de l’émission «Le débat africain» sur RFI, le 12 juin dernier, ce commissaire national de l’Union nationale (UN) a provoqué la colère du ministre de l’Économie. Si Régis Immongault a affirmé que cette accusation n’est pas fondée, il a dit qu’elle est la marque d’«une opposition en panne d’idées». «Dire que le Gabon est dirigé par des voyous, je pense que ce n’est pas conséquent», a-t-il lancé, prétendant : «Tous ceux qui utilisent ces termes aujourd’hui ont eu à gouverner».
À ses yeux, de nombreux ténors de l’opposition «n’ont même pas un bilan mais un passif qui est très lourd». Si Jean Gaspard Ntoutoume Ayi a été pris à partie par Régis Immongault, il n’a pas souhaité se dédire, affirmant pouvoir étayer son accusation. Interpellant Madeleine Berre en sa qualité d’ancien cadre dirigeant du cabinet d’audit Deloitte, il a comparé la situation du Gabon à celle d’«une entreprise, dont le commissaire aux comptes ne certifie pas les comptes cinq années de suite». «On a un taux de croissance que l’on dit être le meilleur d’Afrique centrale, pourtant les recettes fiscales (pétrolières et hors pétrole) baissent», a-t-il relevé.
Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi a aussi dénoncé les marchés passés de gré à gré, sans appels d’offres, au bénéfice d’entreprises dirigées par des «copains d’Ali Bongo», allusion à l’entreprise Vamed, adjudicataire des marchés de construction des hôpitaux.
