S’il a intenté un procès en diffamation contre la maman d’Onaïda Maïsha Bongo Ondimba, comme pressenti, le président de la République ne s’est pas rendu au tribunal tandis que son conseil a omis de payer la caution nécessaire.
Sans doute en écho à l’appel lancé par des militants de l’Union nationale (UN), parti politique dont est membre Chantal Myboto Gondjout, la salle d’audience et celle des pas perdus du tribunal de Libreville étaient noires de monde ce vendredi 10 juin. Mais le procès a été renvoyé sine die au motif, selon un membre de l’UN, que la partie plaignante n’a pas payé la caution d’un million de francs CFA exigée pour une citation directe, comme c’est le cas pour cette assignation pour diffamation de Mme Myboto Gondjout par le chef de l’Etat, Ali Bongo. Oubli de son conseil ou stratégie d’apaisement ?
Alors que certains l’espéraient et que d’autres le craignaient, le grand déballage n’a finalement plus eu lieu, le 10 juin courant au palais de justice de Libreville. Plus de deux mois après avoir déposé une plainte en diffamation contre Chantal Myboto Gondjout, Ali Bongo n’a pas fait le déplacement du tribunal. Les raisons évoquées par son entourage, notamment le poids de sa charge et la nature de sa fonction, n’ont pas vraiment convaincu. L’absence du président de la République, qui était supposé «donner une leçon aux diffamateurs», n’a cependant pas étonné grand monde.
En choisissant de ne pas se rendre au palais de justice, Ali Bongo a-t-il refusé la confrontation ? Certains y répondent par l’affirmative. «Le citoyen Ali Bongo n’a pas eu le courage d’affronter Chantal Myboto Gondjout», a-t-on entendu. De nombreux observateurs estiment que ce procès ne peut, en aucun cas, être équitable au regard des parties concernées. «Ali Bongo ne peut être poursuivi devant le même tribunal à l’occasion du même procès, en raison des privilèges de juridiction attachés à sa fonction», expliquait déjà Albert Ondo Ossa, il y a quelques temps.
Présente au procès en compagnie de son père, qui lui avait récemment exprimé son soutien, Chantal Myboto Gondjout s’est offusquée de ce nouveau renvoi. Elle a donc décidé de ne plus se rendre à la prochaine convocation au tribunal. «Il est un citoyen comme tous les autres. Il doit respecter le droit et la Constitution, il n’est pas au-dessus de la loi», a-t-elle dit.