C’est une question qui se pose désormais ! D’ailleurs certains confrères en ont même fait leur « Une », après la désignation à l’arrachée, le week-end écoulé, de Casimir Oyé Mba comme porte-étendard de l’Union nationale à la présidentielle du 27 août prochain. Alors que le parti de Zacharie Myboto, sous l’égide de l’Union sacrée pour la patrie prônait le retrait de la candidature d’Ali Bongo Ondimba, comme préalable de sa participation au scrutin dans le triptyque « Destitution-Transition-Election » (DTE), aujourd’hui, certains ne parlent plus que d’un échec, tandis que d’autres y voient le signe de la résignation.
Echec, résignation, plaisanterie etc… Bref, les substantifs ne tarissent pas pour qualifier le revirement de position de l’Union nationale made in Myboto, après la désignation, le week-end dernier de Casimir Oye Mba comme candidat du parti à la bataille présidentielle d’août prochain. Ils auront tout essayé : mise en garde, ultimatum, etc… Mais plusieurs mois après tout ce tapage, Ali Bongo Ondimba est toujours assis dans son fauteuil présidentiel. D’ailleurs dans son proche entourage, ses nombreux collaborateurs qualifient l’ultimatum lancé de plaisanterie.
Le mot peut paraître fort, et peut être même exagéré, mais il semble bien résumer à lui seul le ballet politique auquel s’adonnent certaines chapelles de l’opposition. Lesquelles chapelles clament çà et là l’alternance politique au sommet de l’Etat, mais refusent cependant de se donner les moyens d’y parvenir. Et pour cause, au moment où certains partisans de cette alternance voyaient dans le Front uni de l’opposition, une plate-forme crédible, capable d’inspirer un changement de tête au palais du bord de mer, à travers le choix d’un candidat unique, quelle n’a pas été la surprise ? Alors qu’au sein du front, on investissait, le 15 janvier dernier, Jean Ping comme candidat unique, une partie de ce même front, dont l’Union nationale du vieux Zacharie s’est désolidarisée de l’initiative, dénonçant ainsi le non respect de la procédure.
Quid de l’Union sacrée pour la patrie ?
C’est donc sous le temple de l’Union sacrée pour la patrie (USP) que les anti-Ping ont choisi de se retrouver, avec pour objectif non seulement de fragiliser la position de leur ami de l’opposition, qui semble avoir le vent en poupe, mais de faire diversion pour empêcher la tenue du scrutin dans les délais requis, parce que conscients du retard accusé par les atermoiements et de l’avance considérable déjà prise sur eux par les autres candidats sur le terrain de jeu. L’Union nationale chapelle Myboto déporte alors la DTE vers le nouveau conglomérat politique, histoire d’y trouver un peu de renfort, l’union faisant la force.
Du renfort, elle en trouve puisque le premier meeting du 23 avril de l’USP au collège Ntchorere débouche sur un ultimatum de trois semaines à Ali Bongo Ondimba pour quitter le pouvoir. Plus d’un mois après cette mise en garde, le patron du PDG n’a pas bougé d’un iota. L’Union nationale, consciente de la difficulté prend alors la mesure de la tâche et se ravise, on ira bien à l’élection puisque la destitution n’est plus tenable. S’ensuit alors un congrès extraordinaire au terme duquel, Oye Mba est choisi comme le challenger à même de défendre les couleurs du parti à la présidentielle prochaine.
Echec ou résignation ?
Difficile de répondre à la question, mais toujours est-il que ce revirement signifie deux chose : l’échec d’un candidat unique de l’USP, qui avait pour ambition cachée de concurrencer le front de Ping, et toute la difficulté désormais échue au nouveau candidat de conjurer d’abord la malédiction politique contractée lors du coup de théâtre de 2009, non sans oublier le retard du terrain déjà conquis par les adversaires. Du pain béni !