Comme nous l’annoncions depuis plusieurs mois, c’est le 27 août prochain que les 625.000 électeurs gabonais se rendront aux urnes pour désigner le prochain président de la République, mais le contenu du communiqué de la CENAP n’a pas manqué de surprendre certains observateurs !
Un communiqué de la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap), lu lundi soir par le président de cette institution, René Aboghé Ella, fixe la date de la prochaine élection présidentielle au samedi 27 août 2016. Le communiqué fixe également à 20 millions de francs CFA le montant de la caution à verser par candidat, ainsi que le 12 juillet à 18 heures comme date et heure limite pour le dépôt des candidatures, tandis que l’ouverture et la clôture de la campagne électorale se feront les 13 et 26 août.
La teneur du communiqué a toutefois surpris certains observateurs du fait que les documents devant composer le dossier de chaque candidat n’ont pas été précisés. C’était pourtant le lieu et le moment de le faire. Cette absence de données ne manque pas de susciter, dans l’opinion, quelques interrogations. Pour le Dr. Anicet Bibalou, sociologue et enseignant, «la Cenap aurait du donner l’ensemble des informations sur les conditions relatives au dépôt des candidatures». Même sentiment de la part du rédacteur en Chef du bimensuel La Nouvelle République qui estime que «la prochaine présidentielle étant l’élection de toutes les craintes, l’institution chargée de l’organiser se devait d’afficher tout de suite sa détermination à organiser le scrutin dans la transparence en donnant, dans ce communiqué, les pièces devant composer les dossiers de candidature». «Cela aurait permis, souligne-t-il, d’éviter toute suspicion et toute idée malveillante». Pour un ancien ministre passé dans l’opposition, «les gens auraient su tout de suite si l’acte de naissance fait partie des pièces devant composer le dossier de candidature, et si tous les candidats sont logés à la même enseigne. Car, depuis peu, des informations fondées ou non font état de ce qu’il ne serait pas exigé à tout chef d’Etat sortant la présentation de l’acte de naissance».
Le corps électoral gabonais, estimé à 625.000 personnes environ, va donc se rendre dans les isoloirs dans 80 jours exactement. Tout ce monde espère que le scrutin se déroulera en toute transparence et dans un climat de paix, même si le dialogue politique tant souhaité depuis plusieurs années aussi bien par la communauté nationale que par les institutions et ONG internationales n’a pas eu lieu, alors qu’il aurait certainement permis de baisser un tant soit peu la tension politique ambiante au Gabon.