Deux organisations de la société civile nationale ont exprimé leur surprise après avoir pris connaissance de la plainte de la Fondation pour la démocratie et la gouvernance (FDG) contre l’ancien président de la Commission de l’Union africaine.
L’initiative de la Fondation pour la démocratie et la gouvernance (FDG) a été mal perçue au Gabon. Si l’ONG belge a cru bon de poursuivre Jean Ping en justice pour «des propos d’extrême gravité», cette plainte a du mal à passer. Le mouvement citoyen «Ça suffit comme ça» et le Front des indignés du Gabon (FIG) accusent, d’ailleurs, ses initiateurs d’intelligence avec la majorité au pouvoir.
Exprimant leur étonnement face à cette initiative, les deux organisations ont tenu à rappeler au président de la FDG les missions de son association qui sont, entre autres, de promouvoir, protéger et défendre les droits de l’Homme, la démocratie et l’Etat de droit, émettant des doutes sur la qualité des «ONG gabonaises amies», qui auraient inspiré cette action. Pour elles, il s’agirait ni plus ni moins que d’ONG «créées par le pouvoir en place et qui reçoivent des mallettes d’argent pour créer la confusion dans les esprits et faire du vuvuzela».
Selon le mouvement «Ça suffit comme ça» et le Front des indignés du Gabon (FIG), les propos sur lesquels se fonde cette plainte ont été «complètement sortis de leur contexte» dans le seul but de «discréditer un candidat à l’élection présidentielle du Gabon avec la complicité du pouvoir gabonais». «A notre connaissance, et nous sommes bien placés pour le savoir puisque nous vivons au Gabon, Jean Ping, dans ses propos, n’a opposé aucune ethnie à une autre, contrairement à ce qui s’est passé au Rwanda entre les Tutsis et les Hutus», ont indiqué les deux mouvements citoyens, soutenant que «Jean Ping n’a aucunement appelé au génocide».
Par ailleurs, en invitant le président de la Fondation pour la démocratie et la gouvernance à s’intéresser à la situation administrative d’Ali Bongo, à la corruption au Gabon, aux crimes rituels et à la crise de l’appareil judiciaire, le mouvement «Ça suffit comme ça» et le Front des indignés du Gabon ont mis en doute sa crédibilité à défendre les droits de l’Homme dans le monde et plus particulièrement au Gabon.