Selon nos confrères de l’hebdomadaire « Jeune Afrique », les étudiants gabonais et de façon générale africains sont victimes d’actes racistes récurrents en Inde.
Que valent les relations bilatérales ? Quant on sait que ces dernières sont souvent foulées au pied ! On en veut pour preuve, le cauchemar des étudiants gabonais en Inde. Une destination désormais prisée en raison de la qualité et du coût de la formation. Seulement, les étudiants africains dont des gabonais sont au bout du rouleau à cause des actes racistes dont ils sont quotidiennement victimes.
Nous apprenons à travers les colonnes de « Jeune Afrique », que c’est à Pune, une localité sise à 150 kilomètres de Bombay, la capitale économique du pays que Van, étudiant gabonais, pourtant bien intégré, est de plus en plus inquiet quant à son quotidien. "Ici on nous prend pour des signes ! Ils pensent que l’Afrique, c’est la jungle", explique-t-il. Ce dernier de rajouter : « l’autre jour, une femme a voulu prendre ma place dans le train. Elle disait : "je n’aime pas ces gens". Lorsque ça m’arrive, je tache de ne pas m’énerver. Ici, ça peut partir au quart de tour. Si une dispute éclate, tu ne te bats pas contre une personne, mais contre tout le quartier", déclare-t-il.
Le supplice de cet étudiant gabonais est loin d’être un cas isolé. Levy et Milka, originaires de la République Démocratique du Congo (RDC) et du Congo n’en peuvent plus également. Le mois dernier, le 26 précisément, l’étudiant congolais a été pourchassé suite à discorde au sujet d’une course de rickshaw ( véhicule motorisé à 3 roues ndlr). "C’est ici que l’on prend conscience que l’on est noir. Dans la rue, les gens me disent "Kalu !" "Kalu !" (entendez par là, "noir" en hindi), parfois en me montrant du doigt", relate Levys.
Espoir perdu ?
Pour ces étudiants africains, l’Inde était la destination rêvée. Aujourd’hui le mythe est brisé tant la réalité quotidienne est cauchemardesque. Du coup, ils sont nombreux à vouloir abréger leurs études. "Je pensais que l’Inde serait un eldorado, un pays calme, aimable, celui Mahatma Gandhi. Les études sont adorables mais j’ai peur malgré mon mètre quatre-vingt deux", s’inquiète Levys.
"Les Africains sont perçus comme des voleurs, comme ceux qui font du mal. Ici, je ne me sens pas en sécurité, surtout la nuit. Je m’en tiens à ma routine, les cours, l’église, le shopping et la maison comme ça, je me sens à l’abri", souligne Milka, une étudiante congolaise. Et comme elle, de nombreux étudiants africains se sentent chaque jour menacés. Pas étonnant que beaucoup parmi eux ne veulent plus rester en Inde !