Le Syndicat national des magistrats du Gabon (SYNAMG) a entrepris lundi à travers les ruelles de Libreville une marche de protestation contre « l’imposture et à l’immixtion de la politique dans la justice ».
Des dizaines des magistrats ont marché du tribunal de première instance de Libreville au Rond-Point dit de la démocratie, soit une distance d’environ 500 mètres.
« Ce 6 juin sera gravé dans la mémoire des magistrats comme étant le jour où les hommes d’honneurs, les hommes intègres, les hommes en robe noir auront dit non l’imposture, non à l’immixtion blâmable du politique et de la politisation de la justice, non à la violation flagrante de la loi par les politiques et par les magistrats abêtis et abâtardis par la corruption et candidats à la domestication politique de leur état », a déclaré en pleine marche avec son mégaphone Stanislas Koumba, secrétaire général du Synamag.
La marche de protestation a eu lieu après une assemblée générale qui a débouché sur le dépôt dès mardi d’un préavis de grève sur le bureau ministre de la Justice gardes des sceaux, Séraphin Moundounga.
Le SYNAMG proteste contre les récentes nominations intervenues lors de la dernière session du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) tenue le 10 mai dernier sous la houlette du chef de l’État Ali Bongo Ondimba, par ailleurs président du conseil supérieur de la magistrature. Parmi ces nominations controversées, le nouveau premier président de la Cour d’Appel, Sidonie Flore Ouwè. L’ancien procureur de la république près le tribunal de première instance de Libreville ne remplirait pas les conditions prévues par l’article 34 du statut des magistrats. Les magistrats boudent du fait qu’elle ne soit pas un « magistrat hors hiérarchie du groupe 5 ».
Cette marche est la deuxième action de protestation des hommes en robe noire. Le 19 mai courant, le SYNAMAG avait lancé une grève d’avertissement de deux jours.