L’association dirigée par Gregory Mathieu a déposé, le 3 juin dernier, une plainte au tribunal de grande instance de Paris contre le candidat déclaré à la prochaine présidentielle pour incitation à la haine et appel à la violence.
La polémique née des propos de Jean Ping sur une éventuelle «expédition pour nous débarrasser des cafards» se déporte au plan international. Le 3 juin courant, la Fondation pour la démocratie et la gouvernance a saisi les tribunaux français à cet effet.
Selon l’association présidée par Gregory Mathieu, ces propos sont «d’une gravité extrême» et participent d’une rhétorique nauséabonde qui constitue une évidente incitation à la haine et un appel à la violence. «Nos ONG amies sur place s’étonnent grandement du fait que ceux-ci n’ont été ni commentés, ni condamnés par les décideurs politiques en Europe alors que l’UE accompagne le Gabon dans le processus électoral», prétend-il, expliquant : «Le terme de cafards est particulièrement insoutenable quand l’on se souvient qu’il était utilisé alors par les génocidaires rwandais».
Pour Gregory Mathieu, il ne s’agit pas de s’immiscer dans la campagne et les élections mais bien de rappeler à chacun que de tels propos n’ont pas leur place dans le débat démocratique. «Nous appelons vivement la Commission européenne, et notamment Mme Mogherini, le Parlement européen et l’ensemble des décideurs politiques européens à condamner de la manière la plus vive les propos de ce candidat et de lui indiquer, lors des contacts qu’il ne manquera pas de prendre pour se plaindre auprès d’eux de tel ou tel problème, que sa rhétorique est inqualifiable en démocratie et y constitue un délit», recommande-t-il, s’efforçant de ne pas laisser le sentiment de voler au secours d’un camp dans le débat politique interne au Gabon. Décidément, cette affaire n’a pas fini de faire couler encre et salive…