Plusieurs syndicats et organisations de la société civile gabonaises proches de l'opposition ont annoncé jeudi la création d'un "mouvement citoyen" pour permettre l'organisation d'élections législatives et présidentielle "transparentes" d'ici la fin de l'année.
Le mouvement a été baptisé "Témoins actifs", à l'initiative de la très contestataire confédération syndicale Dynamique unitaire (DU), notamment présente dans les secteurs de la santé et de l'éducation.
"Alors que nous assistons aux déclarations de candidatures de certains (...) Dynamique Unitaire n’a voulu être ni pour et encore moins contre un quelconque candidat", a affirmé le président de DU, Jean Rémy Yama cité dans un communiqué.
Outre les syndicats, des associations étudiantes et plusieurs ONG de la société civile ont signé une charte en faveur d'"élections transparentes".
"Témoins actifs" dit vouloir intervenir avant la présidentielle, en formant "près de 9 000 observateurs qui se déploieront dans tous les bureaux de vote" et en sensibilisant "les masses citoyennes aux enjeux électoraux".
"Le danger immédiat qui menace la sécurité et la stabilité de notre pays, pouvant nous conduire à un bain de sang est celui des conditions d’éligibilité des candidats à la présidence de la république", assure M. Yama.
"Nous assistons à la formation de deux camps", dit-il, avec d'un côté l'opposition qui conteste la candidture du président Ali Bongo Ondimba à un deuxième mandat, affirmant qu'il n'est pas né Gabonais comme le veut la Constitution, mais a été adopté par le défunt Omar Bongo Ondimba durant la guerre du Biafra (Nigeria).
La présidence a de son côté toujours démenti de telles assertions.
"Témoins actifs" demande au président "de se soumettre à un test d’ADN pour prouver son affiliation à sa mère Joséphine Bongo", affirmant que "c'est le seul moyen pour faire retomber la tension".
En cas de refus, le mouvement prévient qu'il appellera "à s’opposer à cette candidature par tous les moyens".
Cette polémique autour de l'état-civil d'Ali Bongo s'étale depuis bientôt un an dans la presse gabonaise et a fait l'objet de plusieurs procédures judiciaires en France et au Gabon.
Le chef de l'Etat, élu en 2009 après le décès de son père, a été investi par le Parti démocratique gabonais (PDG) pour se présenter au scrutin présidentiel censé se tenir fin août.
Plusieurs personnalités de l'opposition ont déjà annoncé leur candidature, comme Jean Ping, ancien président de la Commission de l'Union africaine, Guy Nzouba Ndama, l'ex-président de l'Assemblée nationale dont il a démissionné en mars, ou l'ex-Premier ministre Raymond Ndong Sima.