Engagé dans une campagne de sensibilisation aux méfaits du tabac, notre pays entend se conformer à la directive de l’emballage neutre, en sus d’interdire toute consommation dans les lieux publics.
Le Gabon, à l’instar d’autres pays, a célébré, le 31 mai dernier, la Journée mondiale sans tabac, sur le thème «Préparez-vous au conditionnement neutre». Seul produit de consommation légale combattu par ceux-là même qui en autorisent la vente, le tabac demeure la cause de nombreuses maladies non transmissibles. Pour les autorités politiques, une campagne d’information-éducation-communication rigoureuse s’impose.
Selon l’enquête GYTS menée en 2014 par le Programme de lutte contre le tabagisme, le taux de prévalence à l’usage du tabac se situe à 9,2% pour les garçons et 8,8% pour les filles. Concrètement, 7,9% des garçons et 7% de filles fument, 6,1 % des garçons et 4% des filles consomment des cigarettes alors que 1,9% de garçons et 2,9% des filles utilisent du tabac sans fumer.
S’agissant du tabagisme passif, 29,7% déclarent avoir été exposés à la fumée du tabac à la maison et 51,1% des élèves y ont été exposés dans des lieux publics fermés. Présenté comme une cible de l’industrie du tabac, la jeunesse est exposée aux publicités agressives et souvent mensongères. «C’est ainsi que sont mises sur le marché des cigarettes légères à faible teneur en goudron, de nouveaux produits aromatisés aux fruits, sans additifs ou dans de beaux emballages», a relevé le ministre délégué à la Santé, invitant les jeunes à ne pas se laisser entraîner. « Quelle que soit la forme de cigarette qu’on vous présente, le tabac et mortel et engendre une dépendance», a-t-il dit.
Afin de lutter efficacement contre le tabagisme, source d’environ 6 millions de décès dans le monde, le Gabon s’est engagé à faire de la lutte contre ce phénomène, une priorité. «Désormais dans notre pays, tous les paquets de produits du tabac doivent porter des messages, d’avertissement sanitaire. Il sera également interdit de fumer dans les lieux publics et les structures sanitaires seront des lieux non-fumeurs», a assuré Marie-Françoise Dikoumba.
Evoquant le thème retenu par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le représentant-résident de l’organisme onusien, Boureima Hama Sambo, a expliqué que le conditionnement neutre exige que les emballages aient une couleur standard et ne portent que le nom du produit. «Le conditionnement neutre limite et interdit l’utilisation de logos, de couleurs, d’images, ou de textes promotionnels dans l’emballage », a-t-il souligné.
A l’issue de la cérémonie, le ministre délégué de la Santé a dévoilé la plaque de l’hôpital non-fumeur au Centre hospitalier universitaire d’Angondjé.