En violation de l’article 90 de la Constitution, la présidente de la Cour constitutionnelle est aussi une businesswoman prospère, qui se paie même le luxe d’impliquer d’autres dirigeants d’institutions dans ses affaires.
Si la présidente de la Cour constitutionnelle arbore publiquement plusieurs casquettes et ne se soucie pas toujours des incompatibilités entre ses différentes activités ou ses statuts divers, il reste qu’elle suscite trop souvent étonnement et curiosité. Et pour cause : au-delà de sa seule personne, Marie-Madeleine Mborantsuo associe certains responsables publics à ses activités, s’adonnant allègrement au copinage.
Ainsi, lors du récent échange entre le président de la Chambre de commerce, Jean Baptiste Bikalou, et les étudiants de l’Ecole polytechnique de Libreville, les observateurs ont été surpris de découvrir qu’elle était représentée par René Aboghé Ella. Le président de la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap) représentant la présidente de la Cour constitutionnelle à une manifestation privée ? Il fallait y penser. Surtout que, de notoriété publique, Marie-Madelaine Mborantsuo est aussi présidente du Conseil de surveillance de l’institution privée Berthe et Jean. Bien qu’elle ne soit pas la seule à mélanger ostensiblement affaires publiques et affaires privées, tout ceci intrigue.
Si cette violation flagrante des dispositions de l’article 90 de la Constitution ne semble émouvoir personne, pas même les chantres du «respect de la loi», et de «l’égalité des chances», le reportage publié le 19 mai dernier par le quotidien L’Union n’y a pas dérogé, nos confrères n’ayant rien trouvé à redire à l’implication de ces deux détenteurs de charges publiques dans des activités privées. Les dirigeants des deux institutions clés du processus électoral en collusion ouverte pour des intérêts financiers et privés ? De quoi alimenter toutes les supputations. Surtout au regard du silence assourdissant des autres institutions.