À travers une lettre ouverte, le réseau «Femme lève-toi» sollicite l’intermédiation de Sylvia Bongo, l’invitant à user de son influence pour convaincre son époux de renoncer à toute idée de candidature à la présidence de la République.
Le réseau «Femme, lève-toi» demande le retrait de la candidature d’Ali Bongo à la présidence de la République. À travers une lettre ouverte, ces femmes demandent à Sylvia Bongo d’agir en tant que femme, mère et épouse afin de convaincre son époux d’abandonner son rêve de briguer un second mandat et «quitter le pouvoir tête haute et réconcilié avec le peuple gabonais». «Parce que la paix est menacée au Gabon, que tous les voyants sont au rouge, parce que nos vies sont menacées par les batailles d’égo de nos hommes. D’une femme à une femme, d’une mère à une mère, d’une épouse à une épouse, je t’écris cette lettre parce que tout comme toi, je suis épouse et mère de plusieurs enfants», peut-on lire dans cette correspondance.
Disant ne plus vouloir se taire, les membres de ce réseau de femmes affirment avoir à cœur d’amener l’épouse du président de la République à prendre conscience d’une certaine réalité en tournant le dos aux flatteurs de tout poil, qui prétendent que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. «Les Gabonais ne lui font plus confiance et surtout les Gabonais ne l’aiment plus», écrivent-elles au sujet d’Ali Bongo, ajoutant : «Pour preuve, les grèves récurrentes et généralisées dans tous les secteurs d’activité et la déchirure au sein du PDG. Les Gabonais sont fatigués de ses mensonges et de ses effets d’annonce. Il n’a rien fait de consistant en sept ans. Pourquoi veut-il que les Gabonais lui accordent sept ans de plus ?». «Ton mari a fait des mauvais choix, il faut qu’il assume son échec. Ses slogans creux qui ne sont que des mensonges. On ne peut pas se faire le chantre de l’égalité des chances quand on s’impose candidat naturel, en fermant ainsi toute chance à un autre Gabonais d’émerger même de votre propre camp», poursuivent-elles à l’adresse de Sylvia Bongo.
Espérant être écoutées et comprises par Sylvia Bongo, ces femmes assurent devoir reconquérir leur dignité avec ou sans son aide. «Si tu ne me crois pas et que vous tenez tous les deux à ce que ton mari se représente à la prochaine élection présidentielle, alors Sylvia ait pitié des pauvres Gabonais qui n’ont qu’un seul pays, aie pitié des Gabonais qui ne peuvent scolariser leurs enfants à l’étranger ou à Ruban vert, aie pitié des citoyens innocents qui n’ont rien fait pour mériter tant de souffrances et d’humiliations : demande-lui d’organiser des élections libres, crédibles et transparentes. Pas la mascarade qui se profile à l’horizon-là», concluent-elles.