Madame le Ministre de la Culture, des Arts et de l’Education Civique,
Mesdames et Messieurs les représentants et acteurs du Monde artistique et culturel,
Mes Chers Compatriotes,
La rencontre de ce jour me permet de saluer le travail remarquable accompli par les artistes gabonais dans la préservation et la promotion de notre immense patrimoine culturel. En effet, malgré le contexte difficile que vous venez de rappeler, force est de constater que vous n’avez pas baissé les bras et que par votre travail acharné et votre talent, vous avez continué à produire des œuvres de qualité appréciées au-delà de nos frontières et font notre fierté.
Mes Chers Compatriotes,
Je vous ai écoutés. Et comme vous, je déplore que nous n’ayons pas pu faire aboutir les réformes préconisées dans le domaine de la Culture et des Arts.
Pour autant, on ne peut non plus dire que rien n’a été fait.
Nous avons pensé urgent dans un premier temps de régler l’épineuse question des droits d’auteur. Car, à mon entendement, l’Artiste doit d’abord compter sur la qualité de son travail et des œuvres qui en découlent.
C’est pourquoi, alors que les droits d’auteur dans notre pays ont été institués par une Loi datant de 1987, il a fallu attendre janvier 2013 pour que soit enfin pris, comme l’a rappelé Madame le Ministre, le décret portant création, attributions, organisation et fonctionnement du Bureau gabonais des droits d’auteur et des droits voisins, le BUGADA.
Ce décret pris, j’ai nommé le Directeur Général et le Président du Conseil d’Administration pour passer à la phase de mise en œuvre.
J’ai de même engagé le Gouvernement à travailler sur la Loi portant statut de l’Artiste. Après moult tergiversations et débats, ce texte est dans le circuit pour être adopté.
En outre, j’ai instruit le Ministre de la Communication de prendre en compte les quotas de diffusion et le paiement des droits d’auteur dans le cadre de la redevance audiovisuelle qui va figurer dans le Code de la communication en cours d’adoption au Parlement.
Comme vous pouvez le constater, je me suis donc attaché à résoudre prioritairement ce qui relève du statut des Artistes et de leurs droits, afin de leur assurer une carrière honorable et durable.
En effet, nous devons assurer à l’Artiste, tout comme je m’emploie à le faire pour tous nos compatriotes, les conditions de son épanouissement basé sur son travail, son mérite, et partant la reconnaissance du public et de la Nation.
Je partage cette idée avec vous, comme vous l’avez du reste souligné, que l’Artiste, par la promotion de nos savoirs, de nos croyances et de nos coutumes, véhicule des valeurs qui fondent notre rapport au monde et qui fondent notre identité. Ces valeurs qui nous unissent et qui nous enrichissent. Ces valeurs qui font l’unité de la Nation gabonaise.
C’est pourquoi, dans un monde désormais ouvert et soumis à toutes les influences, positives et négatives, l’Artiste doit pouvoir être le premier défenseur de notre patrimoine culturel commun.
C’est tout le sens que j’ai donné à la création, à Libreville, de l’African Music Institute. Cet institut, que j’ai décidé de créer, va dispenser une formation diplômante aux passionnés qui souhaitent faire carrière dans la musique, les arts de la scène et dans la communication. Les cours y seront dispensés par les meilleurs professeurs et professionnels du secteur, avec le soutien pédagogique de Berklee College of music de Boston.
Pour la matérialisation de ce projet, j’ai offert, comme je m’y étais engagé, une partie de mon héritage, un terrain et le bâtiment qui s’y trouve. Ce sera le premier campus panafricain du réseau partenaire de Berklee College of music.
Désormais, grâce à cet institut, nous allons pouvoir codifier la musique traditionnelle gabonaise, c’est-à-dire lui donner les supports indispensable pour assurer sa sauvegarde.
L’Institut abritera également des studios d’enregistrement en partenariat avec des grandes maisons de production, telles que SONY, afin de mettre à la disposition des artistes gabonais des outils de qualité et de réelles opportunités de leur toute la place qui est la leur au sein de notre société, et la reconnaissance qu’ils méritent à l’international.
Pour revenir au bureau des droits d’auteur, j’ai entendu votre impatience. C’est pourquoi, afin de permettre le démarrage effectif de ses activités, j’ai décidé d’apporter un soutien personnel pour son fonctionnement. Cette aide sera effective dans les tous prochains jours. Je préfère dès à présent vous dire que je veillerai à ce que cette contribution soit utilisée à bon escient.
S’agissant des espaces d’expression culturelle, non seulement, nous allons réhabiliter la salle de spectacle du Ministère de la Culture, mais également, nous allons mettre à votre disposition, dans le cadre d’un partenariat publicprivé, la salle de cinéma le Komo. Toutes choses qui permettront de soutenir la création et l’expression artistique dans notre pays.
La grande nuit de la musique, initiative privée à l’origine, doit renaître et être accompagnée par l’Etat. Je demande au Gouvernement d’y veiller dès cette année. De même que je lui demande l’organisation de la semaine culturelle gabonaise pour le mois d’août et d’en faire un rendez-vous annuel.
Pour ce qui concerne la création littéraire et l’encouragement des éditeurs locaux, j’ai instruit le Ministre de l’Education nationale pour introduire davantage d’ouvrages d’auteurs gabonais dans le cursus scolaire de nos enfants.
Vous comprendrez ma détermination et ma ferme volonté de tout faire pour sauvegarder et promouvoir toutes les formes d’expression artistique et culturelle de notre pays.
Je compte sur vous, sur vous tous pour contribuer à la construction du Gabon des valeurs. Ces valeurs qui consolident notre patriotisme et renforce notre vivre-ensemble dans la Paix et la Concorde. Ces valeurs que nous devons défendre, indépendamment de nos appartenances politique, philosophique ou religieuse.
Ces valeurs du « Gabon d’abord », bâti sur l’égalité des chances et le mérite.
S’agissant précisément du mérite, je signerai dans les prochains jours le décret portant création de l’ordre national des arts et des lettres afin d’attribuer des distinctions honorifiques à ceux d’entre vous qui se seront distingués dans le domaine des arts et des lettres.
Mes Chers Compatriotes,
Nous devons conjuguer nos efforts pour que le mérite de chacun soit reconnu, et que l’Artiste puisse vivre de sa création.
Le cadre juridique est désormais posé. Les mécanismes sont mis en place.
Il ne reste à chacun la responsabilité de jouer sa partition avec justesse et rigueur pour assurer le développement harmonieux de notre culture.