Après un long teaser, les programmes de « Gabon 24 », la chaine thématique de l’audiovisuel public, ont bel et bien été lancés le 24 mai dernier, en présence d’Ali Bongo Ondimba et du gotha administratif de la République. Pression liée à la présence du Chef d’Etat ou précipitation ? Toujours est-il que de nombreux impairs ont été enregistrés et laissent dubitatifs de nombreux observateurs quant au professionnalisme du personnel du nouveau-né de l’univers médiatique gabonais. Analyse.
Si l’on peut saluer la volonté des plus hautes autorités gabonaises de porter sur les fonts baptismaux, une chaîne thématique : Gabon 24, dans le cadre de la réforme de l’audiovisuel public, on ne peut toutefois pas passer sous silence l’empressement avec lequel le projet a été concrétisé. C’est dire qu’il ne faut pas confondre « vitesse et précipitation », comme le clame la maxime ! Pour la naissance d’une nouvelle chîine télévisée dont le slogan est « voir le Gabon autrement », de nombreux téléspectateurs avaient taquiné le doux rêve d’avoir une qualité similaire aux autres médias internationaux d’information en continu. Mais hélas !
Aléa du direct ou incompétence ?
Grande a été leur déception, de constater que le tout premier journal de « Gabon 24 » a démarré avec près de 6 minutes de retard. Grave ! Quand on sait qu’en journalisme la ponctualité est érigée en valeur cardinale. Peu importe les raisons, une édition ne saurait débuter avec du retard, il en va du sérieux de la chaîne.
Dans le même registre et toujours au sujet de cette toute première édition d’information, les téléspectateurs, à leur dépens, ont dû revivre les premières heures du cinéma muet. Et pour cause, durant toute la durée de ce premier journal, la voix du présentateur était inaudible, vu que son micro était fermé. Une véritable aberration ! Comment la régie et l’ensemble des dirigeants de ce nouveau bébé médiatique n’ont pas constaté cet impair ? Est-ce à dire que l’organe ne dispose d’aucun retour du plateau télévisé ? A cette dernière question la réponse est forcément négative, au regard de l’équipement technique brandi dans les bandes annonces. Plus grave le gotha administratif, en tête duquel le Président de la République, Ali Bongo Ondimba a assisté à cette cérémonie officielle de lancement de la chaine. Une telle bavure ne saurait se justifier, surtout que « Gabon 24 » est bel et bien présent sur le câble.
S’agissant de l’information en continu, puisqu’il s’agit de la thématique de « Gabon 24 », de nombreux professionnels du journalisme ont fustigé le fait que la chaine n’a pas respecté le sacro-saint principe qui veut que l’actualité prime sur tout. Dans l’agencement du journal, le ou la secrétaire d’édition commis à la tâche n’a pas jugé utile de parler de la grève de la Dynamique Unitaire, pourtant d’actualité, au regard des éventuelles incidences que pourraient avoir ce mouvement d’humeur sur le bon déroulement des examens de fin d’année.
Dans la même foulée, le reportage politique du Gabon intitulé : « Présidentielle 2016 : Les alliances se tissent » a été biaisé du point de vue des images d’insert (Ndlr : prise de vue habillant le texte du journaliste, tel qu’édicté dans le jargon). Qu’on aime Jean Ping ou pas, on ne saurait ne pas le montrer dans le reportage traitant des alliances politiques en prélude à la présidentielle d’août prochain. Pour rappel, la Convention Républicaine pour l’Alternance, un regroupement de partis politiques, acteurs de la société civile et autres sympathisants soutiennent ce candidat. S’il ne s’agit pas d’alliances comment qualifier ce mouvement ?
Capacités ?
En sa qualité de ministre de la Communication, Alain Claude Bilie By Nze n’a pas manqué de rappeler que l’environnement médiatique dispose des ressources humaines nécessaire pour concurrencer les autres médias internationaux. Ce dernier a d’ailleurs rappelé l’épopée glorieuse « d’Africa N1 », dans le traitement de l’actualité continentale. Seulement, cette expérience suffit-elle pour hisser Gabon 24 au même sommet, surtout que l’expertise du « Tamtam africain » n’a pas été exploitée dans le lancement de la chaine thématique du groupe « Gabon Télévision ».
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« Gabon 24 » : Les couacs du lancement !
jeudi 26 mai 2016 Société & environnement
Après un long teaser, les programmes de « Gabon 24 », la chaine thématique de l’audiovisuel public, ont bel et bien été lancés le 24 mai dernier, en présence d’Ali Bongo Ondimba et du gotha administratif de la République. Pression liée à la présence du Chef d’Etat ou précipitation ? Toujours est-il que de nombreux impairs ont été enregistrés et laissent dubitatifs de nombreux observateurs quant au professionnalisme du personnel du nouveau-né de l’univers médiatique gabonais. Analyse.
Si l’on peut saluer la volonté des plus hautes autorités gabonaises de porter sur les fonts baptismaux, une chaîne thématique : Gabon 24, dans le cadre de la réforme de l’audiovisuel public, on ne peut toutefois pas passer sous silence l’empressement avec lequel le projet a été concrétisé. C’est dire qu’il ne faut pas confondre « vitesse et précipitation », comme le clame la maxime ! Pour la naissance d’une nouvelle chîine télévisée dont le slogan est « voir le Gabon autrement », de nombreux téléspectateurs avaient taquiné le doux rêve d’avoir une qualité similaire aux autres médias internationaux d’information en continu. Mais hélas !
Aléa du direct ou incompétence ?
Grande a été leur déception, de constater que le tout premier journal de « Gabon 24 » a démarré avec près de 6 minutes de retard. Grave ! Quand on sait qu’en journalisme la ponctualité est érigée en valeur cardinale. Peu importe les raisons, une édition ne saurait débuter avec du retard, il en va du sérieux de la chaîne.
Dans le même registre et toujours au sujet de cette toute première édition d’information, les téléspectateurs, à leur dépens, ont dû revivre les premières heures du cinéma muet. Et pour cause, durant toute la durée de ce premier journal, la voix du présentateur était inaudible, vu que son micro était fermé. Une véritable aberration ! Comment la régie et l’ensemble des dirigeants de ce nouveau bébé médiatique n’ont pas constaté cet impair ? Est-ce à dire que l’organe ne dispose d’aucun retour du plateau télévisé ? A cette dernière question la réponse est forcément négative, au regard de l’équipement technique brandi dans les bandes annonces. Plus grave le gotha administratif, en tête duquel le Président de la République, Ali Bongo Ondimba a assisté à cette cérémonie officielle de lancement de la chaine. Une telle bavure ne saurait se justifier, surtout que « Gabon 24 » est bel et bien présent sur le câble.
S’agissant de l’information en continu, puisqu’il s’agit de la thématique de « Gabon 24 », de nombreux professionnels du journalisme ont fustigé le fait que la chaine n’a pas respecté le sacro-saint principe qui veut que l’actualité prime sur tout. Dans l’agencement du journal, le ou la secrétaire d’édition commis à la tâche n’a pas jugé utile de parler de la grève de la Dynamique Unitaire, pourtant d’actualité, au regard des éventuelles incidences que pourraient avoir ce mouvement d’humeur sur le bon déroulement des examens de fin d’année.
Dans la même foulée, le reportage politique du Gabon intitulé : « Présidentielle 2016 : Les alliances se tissent » a été biaisé du point de vue des images d’insert (Ndlr : prise de vue habillant le texte du journaliste, tel qu’édicté dans le jargon). Qu’on aime Jean Ping ou pas, on ne saurait ne pas le montrer dans le reportage traitant des alliances politiques en prélude à la présidentielle d’août prochain. Pour rappel, la Convention Républicaine pour l’Alternance, un regroupement de partis politiques, acteurs de la société civile et autres sympathisants soutiennent ce candidat. S’il ne s’agit pas d’alliances comment qualifier ce mouvement ?
Capacités ?
En sa qualité de ministre de la Communication, Alain Claude Bilie By Nze n’a pas manqué de rappeler que l’environnement médiatique dispose des ressources humaines nécessaire pour concurrencer les autres médias internationaux. Ce dernier a d’ailleurs rappelé l’épopée glorieuse « d’Africa N1 », dans le traitement de l’actualité continentale. Seulement, cette expérience suffit-elle pour hisser Gabon 24 au même sommet, surtout que l’expertise du « Tamtam africain » n’a pas été exploitée dans le lancement de la chaine thématique du groupe « Gabon Télévision ».
C’est un secret de polichinelle, l’information en continu nécessite de gros moyens, humains logistiques et financiers. Tenez, depuis son lancement, le même journal est diffusé en boucle ! Que fait-on alors du rewriting, un principe voulant qu’une information soit réécrite entre deux éditions d’information pour lui procurer un caractère neuf ? Nous n’osons pas croire que la rédaction de « Gabon 24 » veuille passer outre la règle établie !
Quid du casting ?
Bien qu’aujourd’hui, les jeunes journalistes crèvent les écrans, il ne faut toutefois pas verser dans l’inexpérience ! Lors de la présentation des responsables de la Rédaction par Mathieu Koumba, Directeur de Gabon Télévision, le casting opéré a quand même surpris plus d’un. Mireille Dirat, Directrice de l’Information a été certes cooptée, mais sans être mauvaise langue, « Gabon 24 » est censée être si l’on en croit la volonté des autorités gabonaises, un cran au-dessus de Télé Africa dont elle était jusque dans un passé récent la Directrice des Programmes. Idem pour Ousmane Mbina, l’autre Rédacteur en Chef qui occupait les mêmes fonctions au sein de la chaine islamique « NOUR TV ».
Louis Philippe Mbadinga, certes précédemment Rédacteur en Chef de l’Agence Gabonaise de presse (AGP), sauf erreur n’a jamais véritablement fait de télévision mis à part quelques rares apparitions à des émissions télévisées tel que « Le Nzimba » ou « Le Débat de Presse », de là à lui confier la Rédaction en Chef de Gabon 24, il y a quand même de quoi se poser des questions.
A leurs corps défendant, de nombreux observateurs ne manqueront pas de souligner qu’ils sont avant tout journalistes. Nous le leur concédons et attendons de les juger au pied du mur tel le maçon. Dans tous les cas de nombreux téléspectateurs attendent avec beaucoup d’impatience de « voir le Gabon autrement ».