Les sept majors de la production de l’or noir au Gabon sont passés devant un jury qui doit se prononcer sur les mesures à prendre en cas de tricherie avérée sur les barils pompés.
Depuis 2015, l’Etat veut faire la lumière sur les volumes réels de pétrole pompés par les entreprises pétrolières opérant au Gabon. C’est dans cette optique qu’un audit de la production avait été lancé il y a un an en vue de confronter les chiffres des compagnies pétrolières.
La grande enquête lancée il y a un an devrait livrer ses résultats au vu des auditions qu’ont subi il y a quelques semaines au ministère du Pétrole, les compagnies pétrolières Total Gabon, Shell Gabon, Maurel et Prom, Perenco, CNR, Vaalco et Addax Petroleum.
Ainsi après que Total et Addax Petroleum ont ouvert les débats avec les autorités au mois d’avril, les auditons qui ont été organisées en deux sessions, ont permis entre le 17 et le 20 mai d’écouter les versions respectives de Shell, Perenco, CNR, Vaalco et enfin Maurel & Prom.
En fait cette audition fait suite à une découverte des services de la direction générale des hydrocarbures (DGH) qui, en 2015, avaient constaté des manquements et des approximations dans la formule de calcul de la production pétrolière livrée par les opérateurs exerçant au Gabon. D’après leurs recherches, ils avaient réalisé que la règle appliquée par les compagnies pétrolières constituait une source de sous-évaluation des quantités produites par les sept opérateurs, entraînant au passage des pertes considérables de recettes.
Dans un document adressé aux sociétés, des points faisant ressortir d’importants écarts dans les déclarations avaient été relevés. Le dossier piloté par Juste Ibinga Koula, conseiller du ministre du Pétrole Etienne Ngoublou, par ailleurs ex-responsable pétrole à la direction générale des impôts, doit livrer ses conclusions dans quelques temps. Les entreprises, si la fraude est avérée, pourraient être voire de redressées.