Soupçonnant les opérateurs privés de manipulation, le gouvernement a décidé de revoir les techniques et méthodes de comptage des barils produits.
Pour tenter de renflouer ses caisses, l’Etat a entrepris d’accélérer l’audit pétrolier lancé en février 2015. Visant les sept opérateurs actuellement actifs dans le pays (Total, Shell, Perenco, CNR, Vaalco, Addax Petroleum et Maurel &Prom), cette mission s’intéressera aux méthodes de comptage des volumes de brut produits.
A en croire Africa energy intelligence, le ministère du Pétrole et des Hydrocarbures soupçonne qu’une partie de la production échappe au contrôle de la puissance publique. Or, l’Etat a plus que jamais besoin de liquidités. Il y a quelques années, certains avaient déjà tiré la sonnette d’alarme, invitant les pouvoirs publics à s’intéresser davantage au comptage des barils produits.
Si les choses semblaient quelque peu traîner jusque-là, elles auraient pris une autre vitesse avec l’audition, en avril dernier, de Total Gabon et Addax Petroleum. Shell Gabon aurait ouvert la deuxième session le 17 mai dernier, suivi le lendemain par Perenco, puis CNR et Vaalco, le 19 du même mois. Maurel & Prom a, pour sa part, été entendu le 20 mai dernier.
Selon nos confrères, en 2015, la direction générale des Hydrocarbures avait constaté des manquements et des approximations dans la formule de calcul de la production. D’où des soupçons de sous-évaluation. Depuis lors, aucune sanction ni décision n’a été prise, alors que d’aucuns croient savoir que «les écarts de calcul sont suffisamment importants pour faire planer le spectre d’un redressement conséquent pour les contrevenants si la fraude est avérée».
Pour tenter de reprendre la main, l’Etat a entrepris de s’attacher les services d’experts en la matière. En janvier dernier, «un accord de principe» a été signé avec Kosta techna, une société américaine chargée de mettre en place un système automatisé de comptage grâce à des capteurs reliés entre eux par satellite. «Ce système permettrait au ministère gabonais de ne plus dépendre des chiffres des opérateurs et de quantifier au baril près la production nationale au jour le jour», souligne Africa energy intelligence.