Ils sont souvent considérés comme des hussards de la démocratie. Certains leur attribuent même le rôle de « chiens de garde » des Institutions. D’autres leur confèrent le privilège de quatrième pouvoir, en raison de leur influence dans la construction du projet démocratique en Afrique. Pourtant, l’image affichée sous nos cieux des médias dits de service public, à l’aune de la présidentielle naissante, ne va pas sans alimenter les griefs d’une opinion de plus en plus large, qui crie haro sur la monopolisation et l’instrumentalisation des appareils d’Etat par le seul camp au pouvoir. Démocratie au rabais !
Accaparement, monopolisation, manipulation etc. .. Les critiques acerbes formulées par un nombre de plus en plus croissant de compatriotes à l’endroit de l’audiovisuel public, et singulièrement de Gabon Télévisions, à quelques quatre mois seulement de la présidentielle ne vont pas soulever des inquiétudes quant à la couverture équitable de cette campagne électorale.
Une discrimination sans fondement qui a d’ailleurs déjà commencé sur ces appareils idéologiques et « démocratiques » publics, qui plutôt que de couvrir équitablement toutes les activités politiques, tous bords confondus comme le recommande l’équilibre du traitement de l’actualité, n’a choisi de montrer l’opposition que sous un angle purement diabolique. Ce qui d’ailleurs installe le doute dans les esprits de nombreux Gabonais qui semblent ne plus croire l’impartialité de la télévision publique dans le traitement équitable de l’information politique en cette période préélectorale.
Un manège qui participe du soupçon partisan, quasi généralisé de toutes les institutions étatiques, ayant en charge l’organisation et la conduite de ce scrutin. Pour preuve, l’un des candidats, Jean Ping dont les meetings et autres manifestations politiques n’ont jamais presque pas bénéficié de la couverture de Gabon Télévisions n’y est montré ces derniers temps que sous le signe de la diabolisation d’une opposition que les tenanciers de ladite chaine publique accusent de vouloir provoquer une guerre civile dans le pays, à partir de l’usage du simple terme « cafard ». On est bien là très loin du principe journalistique de dénonciation et du traitement équitable de toute les idéologies politiques, impliquées dans cette bataille électorale.
Là encore toutes les conférences organisées à grands frais par le quotidien français Libération et l’UNITAR sur la nécessité d’une couverture médiatique équitable de la campagne n’auront servi à rien du tout. Mais au-delà de tout, il s’agit bien là d’un échec déjà programmé du service audiovisuel public quant à sa couverture impartiale de cette échéance électorale. Toute chose contraire à la pratique journalistique dans la construction et la promotion de l’image des candidats, et donc de l’idéal démocratique aussi. Et avec cette suspicion de plus en plus grandissante des populations sur les structures de l’Etat, on est bien là dans une sorte de radicalisation des positions de toutes parts.
Ce qui contribue à amplifier de plus bel la crise préélectorale que tout le monde s’accorde à reconnaître l’existence dans le pays, à l’exception de certains partisans de l’émergence. De plus les responsables de Gabon Télévision semblent oublier qu’ils sont au service du contribuable gabonais. Lequel contribuable par le truchement d’impôts et taxes directs et indirects assure le paiement de leur salaire. Raison suffisante pour satisfaire autant que possible et quotidiennement ce contribuable. Ce d’autant plus que les médias jouent un rôle fondamental dans l’instauration de la démocratie. A bon entendeur…