Très virulent envers le régime en place, Norbert Epandja n’a pas dérogé à la règle dans une tribune libre, publiée le 20 mai courant dans les colonnes du journal Le Mbandja. Le chanteur dresse un bilan du septennat finissant. Il s’indigne de la déclaration de candidature d’Ali Bongo à sa propre succession, alors que «chez les autres, un président de la République qui vient d’achever son mandat ne déclare sa candidature à sa propre succession qu’au cours d’un discours bilan où il évoque d’abord les actes accomplis, puis il exhorte ses concitoyens à lui concéder un autre afin qu’il parachève son œuvre». «Ali Bongo s’est tout simplement foutu des Gabonais qu’il prend pour des moutons en allant déclarer sa candidature, muni d’une parodie de projet de société nommé Egalité des chances, sans se soumettre à cet exercice de bilan», a-t-il affirmé, ajoutant qu’il ne pouvait en être autrement.
Dressant ce qu’il qualifie de bilan réel d’Ali Bongo, Norbert Epandja revient sur les émeutes de Port-Gentil en 2009, les meurtres de Mboulou Beka et Béranger Obame Ntoutoume, l’humiliation des commerçantes trimbalées nues dans Libreville, les courses de bateaux, le défilé des Brésiliennes dénudées, les interpellations et arrestations de journalistes, opposants et syndicalistes… «Combien de milliards coûtés à l’Etat ?», s’interroge-t-il. «Seul Dieu, Ali Bongo et sa légion étrangère le savent», répond-il aussitôt.
Le chanteur affirme que même les soutiens d’Ali Bongo sont déboussolés. «Ils ne comprennent pas où est passé l’Avenir en confiance», se gausse-t-il, avant de conclure : «L’amateurisme d’Ali Bongo a atteint son paroxysme. Même si on est assoiffé de pouvoir, une telle voracité pour celui-ci dépasse tout entendement humain». Le camp présidentiel appréciera.