La Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), filiale du groupe français Veolia ayant le monopole de la production et de la distribution d’électricité et d’eau dans le pays jusqu’en 2017, date mettant fin à la concession de 20 ans sera désormais en concurrence sous peu, selon un projet de loi initié par le gouvernement.
Dans ce projet de loi en discussion à l’assemble nationale, le gouvernement a décidé de libéraliser le secteur très fermé. «L’adoption de ce texte se justifie par l’impérieuse nécessité de l’État de modifier, dans les meilleurs délais la loi 93 fixant le régime juridique de la production, du transport et de la distribution de l’énergie électrique, qui ne prévoit que la concession comme mode de délégation de service publique, de manière à y inclure d’autres modes de délégations de service public comme l’affermage, la régie intéressée ou la gérance», a indiqué récemment Guy Bertrand Mapangou, ministre de l’énergie et des ressources hydrauliques, l’initiateur du projet de loi
Lors de la présentation dudit projet de loi à l’assemblée nationale, M. Mapangou a précisé que le document soumis à l’appréciation des honorables députés prévoit l’ouverture du secteur « eau et électricité » à d’autres opérateurs économiques. Il y ‘aurait déjà plusieurs investisseurs outillés dans le domaine qui frappent aux portes du Gabon.
La libéralisation du secteur vise pour les pouvoirs publics de booster l’offre en électricité et en eau produite en quantité insuffisante en ce moment pour satisfaire la demande très croissante de consommation des populations. Libreville, ville qui concentre la moitié de la population estimée à 1,800 million d’habitants accuse un déficit en adduction d’eau et d’électricité. Plusieurs quartiers ne sont pas desservis. D’autres sont ravitaillés par intermittence et ce avec beaucoup des difficultés. Des manquements qui poussent parfois les populations à barrer les routes pour exiger l’approvisionnement des denrées vitales.
La puissance électrique du réseau interconnecté de Libreville (RIC) est estimée à 245 Mégawatts (MW). Une puissance encore insuffisante pour les ménages, fournie en partie par les barrages hydroélectriques Kinguélé et Tchimbélé. Les deux barrages (Kinguélé et Tchimbélé) produisent environ 100 MW. Cette puissance est complétée par les ouvrages thermiques de la centrale d’Owendo (3 turbines à gaz, 3 moteurs gas-oil, 2 moteurs dual gaz et un parc de moteurs gaz de type agrreko) produisant 135 MW. Celle-ci dessert également la commune de Port-Gentil.
La SEEG, accusée à tort ou à raison par des populations d’offrir des « prestations insuffisantes » semble ne plus répondre à son cahier de charge. Des délestages sont récurrents Le nouveau dispositif juridique vise entre autres l’amélioration de la qualité de l’eau, du service aux clients, l’augmentation de la production en eau et en électricité. Dans le texte, il est question également de revisiter des coûts d’accès à tous les services inhérents. Avec l’ouverture de ce secteur, plusieurs emplois seront créés. Un des points qui motive la réorganisation de secteur des sensible et exigeant. La concession signée entre le gouvernement gabonais et le groupe français Veolia Water via sa filiale la SEEG date de 1997. Veolia est actionnaire majoritaire avec 51 % de capital tandis que l’Etat gabonais, associé à certains privés disposent des 49% des actions.