Au Gabon, des milliers d’agents de l’administration exercent dans des conditions à la limite de l’insoutenable. Mauvaise gestion du personnel et des carrières, absence de bureaux, de matériel voire de moyens roulants. Bref, toutes les conditions sont réunies pour ne pas atteindre la performance tant réclamée par les autorités actuelles.
Dans la bagatelle des outils de motivation du personnel, figure sans conteste l’environnement de travail. Or, sous nos cieux, certaines administrations, dès la première vue, repoussent tout futur travailleur, tant les conditions sont déplorables. C’est certainement ce qui explique pourquoi la plupart des démembrements de l’Etat et autres administrations sont réduits à louer des bâtiments de particuliers.
Les administrations plus chanceuses disposent de leur propre patrimoine. Allez savoir dans quel état est-il ? Bâtisse d’un autre âge, insuffisance voire absence de bureaux. Idem pour les meubles, le matériel de travail qui relèvent bien souvent du miracle ! Sinon comment comprendre que certains fonctionnaires comme ceux des Affaires Etrangères (pourtant un ministère de souveraineté nationale), sont réduits à imprimer ou reproduire les documents, même sensibles, à l’extérieur ? Là-bas comme dans de nombreuses autres administrations, l’encre fait cruellement défaut ! A cela s’ajoute l’insuffisance, pis encore l’inexistence de photocopieurs. Et dire que des lignes budgétaires sont prévues pour cela dans la loi de finances !
Quid de l’intérieur du pays ?
Dans la capitale gabonaise, la situation est moins catastrophique que dans les provinces, où les conditions de travail de plusieurs agents de l’Administration sont tout simplement insoutenables. En guise d’illustration, notons simplement l’absence du minimum, gants et seringues, dans les dispensaires ruraux et hôpitaux provinciaux.
On en veut pour preuve, celui de Lébamba qui tombe en ruine. Et comme si ce n’était pas suffisant, l’hôpital cherche désespéramment du personnel spécialisé et du matériel approprié. Conséquence : le taux de mortalité, particulièrement chez les personnes économiquement faibles est élevé dans la région. Les mêmes manquements sont aussi observés au niveau des Forces de sécurité, comme à l’école de Ndjolé, (à quelque 200 km de Libreville), ou un corps de garde de fortune, fait office d’abris aux gendarmes. Pareil à l’entrée de Lambaréné ! Ne parlons même pas des stations provinciales de radio Gabon, (Ndlr : Alain Claude Bilié Bi Nzé s’en est d’ailleurs bien rendu compte lors de son tour du propriétaire à son arrivée à la tête du ministère de la Communication) ou des directions provinciales de la Culture.
Les conditions de travail sont tellement inacceptables qu’il est préférable d’en faire l’économie. Il est clair que l’atteinte de la performance passe inévitablement par un cadre propice de travail.