Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – Le gouvernement gabonais, dans une déclaration musclée lue jeudi à Libreville par son porte parole, Alain Claude Bilie By Nze, a annoncé qu’il explore « toutes les voies de droit pour donner une suite judiciaire » aux propos du candidat déclaré à l’élection présidentielle, Jean Ping qui a traité les gabonais de « cafards » à débarrasser du pays avec l’aide des morts rappelés des cimetières par des cris de ralliement.
Voici le texte intégral :
L’opinion nationale a pu suivre il y a quelques jours, sur les antennes de Gabon Télévision, une brève vidéo de l’un des candidats déclarés de l’opposition à l’élection présidentielle de cette année, Monsieur Jean PING, extrait au cours duquel ce dernier appelle clairement à la guerre civile et à l’élimination d’une partie de la population gabonaise, qualifiée de cafards.
Dans cette vidéo, Monsieur PING emploie des termes guerriers. Il parle de « réveiller des morts des cimetières d’Omboué pour aller combattre » car, dit-il « c’est une question de survie ». Il précise qu’il s’agit, je cite, « d’une expédition pour se débarrasser des cafards », fin de citation.
Ce sont des termes sans équivoques, qui rappellent certaines tragédies de l’histoire de l’humanité.
Adolf Hitler traita les Juifs de cafards : il y eu six millions de Juifs morts pendant la deuxième guerre mondiale dans les camps de concentration.
Plus près de nous, au cœur de l’Afrique centrale, des extrémistes hutu traitèrent les Tutsi de cafards : il y eu le génocide rwandais avec ses huit cent mille morts.
Il n’y a pas si longtemps, Mouammar Kadhafi, que Jean PING défendit dans un livre, traita une partie de son peuple des mêmes termes de cafards : il y eu des milliers de morts.
Le Gouvernement de la République, soucieux de maintenir l’unité nationale, de garantir la sécurité, la stabilité, la paix et la cohésion sociale aux côtés de S.E Ali BONGO ONDIMBA, Président de la République, Chef de l’Etat, relève l’extrême gravité de ces propos.
Le Gouvernement note que ces propos, qu’il condamne avec la plus grande fermeté, sont l’expression d’une violence verbale sans précédent dans notre pays.
Ces propos prouvent également les limites d’une opposition en manque de projets et de crédibilité. Une opposition qui n’a que la guerre et le chaos à proposer aux populations gabonaises. Le Gouvernement de la République, tout en marquant son étonnement face au silence des acteurs politiques, de la société civile et des médias – y compris les médias internationaux – explore toutes les voies de droit pour donner une suite judiciaire à ces propos qu’aucune démocratie au monde ne peut ni tolérer ni accepter.