Ces derniers jours, la majorité au pouvoir fustige les propos de l’ancien président de la Commission de l’Union africaine sur son expédition contre les «cafards».
Prononcé il y a quelques mois déjà, le discours de Jean Ping au cours duquel il faisait allusion à lancer une «expédition pour (se) débarrasser des cafards», a résolument beaucoup de mal à passer au sein de la majorité au pouvoir. Si le délégué national de l’Union des jeunes du PDG s’est dit «très indigné, horrifié, apeuré et choqué» par ce qu’il a présenté comme «la vidéo de la honte», c’est que les propos de l’ancien président de la Commission de l’Union africaine sont aux antipodes de sa personnalité.
Pour Vivien Pea, Jean Ping cache mal son ambition d’«expérimenter le génocide rwandais pour accéder au pouvoir». En conséquence, il invite les organismes internationaux à visionner l’extrait de discours qu’il a publié le 10 mai dernier sur sa page. «Une initiative électoraliste, qui laisse penser que le PDG agite délibérément le spectre de la guerre civile et du génocide pour éviter de s’expliquer sur le bilan peu reluisant du mandat qui s’achève», pense néanmoins Arnaud Tchombo, journaliste à la Nouvelle République.
Pour les proches de Jean Ping, les «cafards» auxquels fait allusion leur «champion» n’ont aucun lien avec le contexte rwandais. Quel objectif vise donc la diffusion de cet extrait ? Bien que l’ancien ministre des Affaires étrangères se soit déjà officiellement expliqué sur ses propos, il reste qu’ils sont sur-interprétés par ses adversaires. Dans l’entourage de Jean Ping, l’on s’accorde à considérer qu’il s’agit d’un jeu politicien malsain et d’«une persécution soutenue et persistante». A l’approche de la présidentielle, tout ça n’est pas de bon augure. Ça promet….