Libreville - La Police Judiciaire a mis la main ce mardi à Libreville sur un trafiquant d’ivoire. Un ressortissant camerounais qui a déjà fait l’objet d’une interpellation pour les mêmes raisons. C’était en 2015. Il tentait de livrer 26 kilogrammes d’ivoire. Cette opération est surtout le fruit d’une collaboration entre les Eaux et Forêts, l’ONG Conservation Justice et la police dans le cadre de la lutte contre les criminalités fauniques.
Hassoumi Hamni incarne très clairement la classe de trafiquants de pièces d’espèces protégées qui repartent à leur basse besogne après avoir été entendus et même condamnés par la justice.
Une année après son interpellation dans le cadre d’une opération de lutte contre le trafic d’ivoire, Hassoumi Hamni va se retrouver une nouvelle fois devant la justice pour les faits graves de détention, transport et commercialisation de trophées d’espèces protégées et en l’occurrence de défenses d’éléphants.
Les faits ont eu lieu ce mardi 10 mai. Alors qu’il rentre de Mouila avec le produit destiné à la commercialisation, Hassoumi Hamni qui est à bord d’un véhicule Toyota de type Carina 3, de couleur blanche et immatriculé FF-448-AA arrive à un poste de contrôle de police. Un contrôle sur le Boulevard Triomphal qui, au fur et à mesure que la fouille se fait, va révéler le secret d’Hassoumi Hamni : il transporte deux pointes et trois morceaux d’ivoire, pour un total de 26kg du précieux produit.
Une fois appréhendée, il est conduit par les éléments de la PJ dans leurs locaux où il va tenter, évidemment de se dédouaner et surtout de ne pas avouer qu’il a déjà été arrêté, il y a un an, pour les mêmes raisons.
De toute évidence, le commerce de l’ivoire est prospère. La demande a explosé notamment du côté de l’Asie et particulièrement de la Chine. Et alors que la communauté internationale lutte contre le braconnage des éléphants, le Gabon a pris de nombreux engagements à l’international sur la protection des éléphants. Le Chef de l’Etat a accompagné le mois passé le Chef d’Etat Kényan en participant à l’incinération de plus de cent tonnes d’ivoire à Nairobi. Avec cette « affaire Hassoumi Hamni » comme avec d’autres très récentes, les autorités judiciaires ont ici l’opportunité de montrer que cet engagement politique s’applique aussi sur le terrain par des condamnations.
Toutefois, il faut reconnaître que les peines sont parfois trop légères au Gabon pour ce qui du braconnage et du trafic des éléphants et autres animaux intégralement ou partiellement protégés. La loi sur la faune au Gabon est faible comparativement aux pays voisins et d’Afrique en général. Et son application varie de province en province, celle de Makokou étant actuellement parmi les exemples à suivre, alors que des décisions faibles sont souvent données à Tchibanga et Mouilla, voire Port-Gentil. Le Tribunal de Libreville a ici l’occasion de suivre les engagements et la volonté du Gouvernement et du Chef de l’Etat, en espérant aussi que les complices d’Hassoumi Hamni soient identifiés et arrêtés.