A plus de trois mois seulement de l’élection présidentielle, l’agitation qui se dégage dans le pays est telle qu’elle fait déjà craindre un scrutin mouvementé. Les discours incendiaires, les propos irresponsables de certains candidats, le climat de terreur et de folles rumeurs entretenus par certains organes de presse etc. Autant de dérapages qui font déjà craindre une chienlit préélectorale dans le pays. Ce qui affole déjà certains compatriotes qui prient de peur commencent déjà à rallier leurs localités, Libreville étant vue comme l’épicentre de tout risque de basculement.
Election présidentielle 2016. Voilà désormais un sujet qui alimente les paniques et les peurs le plus folles dans notre pays, le Gabon souvent réputé comme un havre de paix. Et pour cause, les discours et les propos intempestifs tenus par certains candidats à l’occasion de leurs meetings ou causeries politiques ne sont pas sans susciter une certaine terreur dans le pays.
L’élection présidentielle dans notre pays n’est plus vue comme une simple occasion donnée aux électeurs de choisir librement leurs gouvernants à travers la confrontation des idées ou des projets de société.Mais un moment de grandes empoignades entre les adversaires, qui à défaut de porter un projet concret pour le bon fonctionnement et la transformation du pays, privilégient volontiers une rhétorique politique de la violence verbale.
Ce qui ne va pas sans entretenir un climat de panique et de suspicion généralisée de certains compatriotes, qui commencent déjà à quitter Libreville, la capitale gabonaise considérée désormais comme la poudrière de la présidentielle. Même chose pour ceux qui commencent déjà à vider leurs comptes bancaires, parce que conscients de cette incertitude diffuse qui plane déjà sur le pays au terme de l’élection présidentielle de cette année.
L’irresponsabilité des politiques ?
A y regarder de très près, toute cette agitation voulue et entretenue relève bien de l’infantilisation chronique du personnel politique gabonais, et par conséquent de la médiocrité et même de la vacuité de notre débat politique. Un débat politique empreint de la victimisation et de la diabolisation de l’autre. Et ce, avec une forte rhétorique guerrière qui traduit bien un assèchement, mieux une carence de l’argumentation politique pour un débat qui devrait être en principe une confrontation d’idées. Une bagarre de projet contre projet. Laquelle bataille de projets éclaire mieux le choix ou les choix des électeurs .Ce qui participe d’ailleurs de la maturité et vitalité du discours démocratique d’un pays.
Le Gabon est connu partout ailleurs comme un refuge de paix en Afrique. Il est donc temps que les différents acteurs politiques, du moins ceux impliqués dans ce processus électoral fassent preuve de grandeur de vue, en élevant le débat électoral à la stature des préoccupations des populations qui ne demandent qu’un simple mieux-être, au regard des possibilités que regorge leur pays.