L’agence de notation américaine a déprécié la note souveraine du Gabon sur le long terme, en monnaie étrangère et locale de «stable à négative», affirmant que les IDR sont à B +.
Plus rien ne va dans l’environnement macroéconomique national. Tous les voyants sont au rouge, au point que les agences de notation éprouvent du mal à se contredire, à défaut de corroborer une évidence qui échappe cependant aux pouvoirs publics. Hier c’était Moody’s, aujourd’hui le tour revient à Fitch Ratings de revoir ses positions par rapport à l’économie pays. La note souveraine du Gabon, sur le long terme, est passée de stable à négative. Les cotes d’émission sur le premier rang non garanties en devises des obligations ont été confirmées à B+. L’IDR à court terme a été confirmée à B. Tandis que le plafond de pays pour la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac) a été évalué à BBB-.
Selon Fitch Ratings, la révision des perspectives du Gabon repose sur la baisse des prix du pétrole, qui affecte négativement l’économie nationale, les finances publiques et la position extérieure. L’agence a révisé les prix du pétrole à 35 dollars le baril en 2016 et 45 dollars en 2017 contre 60 et 70 dollars dans ses précédentes prévisions, effectuées en novembre 2015. «Si les prix demeurent en l’état, cela pourrait pousser le gouvernement gabonais à prélever dans ses dépôts (30% en 2016) (à 4,7% du PIB) à la banque centrale régionale», estime l’agence, prédisant un déficit budgétaire à hauteur de 3,8% du PIB en 2016 contre 1,1% en 2015. Une situation qui devrait inciter le gouvernement à prendre, au plus vite, des mesures pour limiter la détérioration budgétaire. «Le Gabon reste fortement dépendant du secteur pétrolier. En dépit des efforts du gouvernement pour diversifier l’économie, le pétrole représente encore 38% du PIB en 2014, tandis que les revenus du pétrole constituent 44% des recettes fiscales du gouvernement et 79% des exportations», souligne le communiqué.
Cependant, Fitch Ratings relève plusieurs points favorables, notamment l’amélioration de la résilience de l’économie nationale grâce à une orientation optimiste du secteur hors pétrole. Elle estime qu’après une croissance réelle de l’ordre de 4% en 2015, et un léger ralentissement en 2016, l’activité économique pourrait progresser de 4,3% en 2017.