YAOUNDE, 9 mai (Xinhua) -- Frappées de plein fouet par la chute des cours du pétrole, leur principale source de devises, les pays de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) ont plongé à un taux de croissance du PIB de 1,7% en 2015, révèle une analyse d'une mission du Fonds monétaire international (FMI) dévoilée lundi à Yaoundé.
La CEMAC est un espace communautaire composé de six pays: le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, la République centrafricaine (RCA) et le Tchad. A l'exception de la RCA, tous les autres cinq membres sont producteurs et exportateurs nets de pétrole.
En 2014, ce bloc économique avait enregistré une croissance de 4,8% du PIB, avant décroitre de deux points, c'est-à-dire à 2,8% l'année suivante, une performance précédée d'une période d'indicateurs globalement satisfaisante, a laissé découvrir une analyse récente de la Banque des Etats de l'Afrique centrale (BEAC), la banque centrale régionale.
Une mission de consultations annuelles du FMI en visite dans la région depuis le 25 avril remet cependant en cause ces estimations.
"La croissance économique régionale est descendue à 1,7% en 2015, dans un contexte de repli de l'investissement public et de stabilisation de la production pétrolière", observe dans un communiqué de presse cette mission arrivée à son terme lundi.
"Après une période de croissance solide, explique le texte remis à Xinhua, la CEMAC a été durement frappée par le double choc de la chute des cours du pétrole et des problèmes sécuritaires [crise centrafricaine et Boko Haram au Cameroun et au Tchad, NDLR]", indique le communiqué.
"Dans une communauté où cinq pays membres sur six sont des exportateurs nets de pétrole, la chute brutale des cours du pétrole a eu des conséquences importantes", précise en outre la mission.
Pour Mario de Zamaroczy, le chef de mission, cette dégradation importante de la situation économique s'est notamment traduite par une augmentation des déficits budgétaires et une accentuation de la détérioration de la balance des paiements.
"Malheureusement, les perspectives restent peu favorables. Nous prévoyons une continuation des prix bas du pétrole", prévient l'économiste.
"La persistance des cours du pétrole bas contribuera à maintenir la croissance à un niveau faible, en dessous des 2% en 2016. L'inflation régionale est restée modérée en 2015 et elle devrait rester inférieure à 3% à moyen terme", annonce le communiqué de presse.
Après avoir tablé sur un taux de 2,6%, la BEAC a elle-même révisé ses propres projections à la baisse à 1,6% en mars, confirmant les mêmes inquiétudes.