L’environnement macroéconomique du Gabon va mal ! Après Moody’s il y a quelques jours, c’est au tour de Fitch Ratings, l’agence de notation financière internationale de revoir ses positions par rapport à l’économie gabonaise. L’agence de notation prédit un déficit budgétaire à hauteur de 3,8% du PIB en 2016.
Chez Fitch Ratings, les indicateurs macroéconomiques de performance du Gabon passent presque tous au rouge. De stable à négative sur le long terme, en monnaie étrangère et locale, la note souveraine du Gabon est validée à « B+ » (en IDR) par l’agence de notation financière internationale.
Dans la sous-région, Fitch Ratings porte le plafond pays du Gabon à « BBB- ». Selon l’agence, la révision des perspectives du Gabon reflète la position actuelle et réelle de l’économie gabonaise en corrélation avec l’environnement de l’économie mondiale. Même si le gouvernement gabonais a mis en place des mesures pour limiter la détérioration budgétaire, l’agence fait remarquer que le déficit devrait s’accentuer.
« Nous prévoyons que le déficit budgétaire va se creuser pour atteindre 3,8% du PIB en 2016 contre 1,1% en 2015 », projette Fitch Ratings.
Ce contexte particulièrement difficile des finances publiques pourrait connaitre selon l’agence, un tassement en 2017 en raison de la récupération des prix du pétrole. Malgré cela, le gouvernement doit envisager une politique financière plus flexible capable de rehausser les dépenses en investissements. « Limiter la souplesse de financement pourrait forcer le gouvernement à accumuler des arriérés et en outre, faire pression sur la croissance économique et sur le secteur bancaire, par le biais de ses expositions à des entrepreneurs d’exécution des projets publics », explique l’agence.
Origine du mal
Comme son concurrent Moody’s, Fitch Ratings explique dans son rapport que l’origine de ce mal économique n’est autre que la conjoncture économique enregistrée par le secteur pétrolier. En effet, explique Fitch Ratings, le pétrole représente en 2014, 38% du PIB et 44% des recettes fiscales du gouvernement et 79% des marchandises exportées. Or, la tendance actuelle du secteur est telle que les prix du pétrole sont inférieurs et impactent négativement l’économie gabonaise avec une exposition des finances publiques à la vulnérabilité et de la position extérieur du Gabon.
Fitch Ratings prévoit des prix du pétrole à 35 dollars le baril en 2016 et 45 dollars en 2017 contre 60 et 70 dollars dans ses précédentes prévisions effectuées en novembre 2015. Si les prix demeurent en l’état, cela pourrait pousser le gouvernement gabonais à prélever dans ses dépôts ((30% en 2016) (à 4,7% du PIB)) à la banque centrale régionale.
Hausse de la dette
A l’encontre de la stratégie nationale d’endettement, des prévisions du Fonds Monétaire Internationale, (FMI), (42% de dette en 2016), Fitch prévoit une augmentation de la dette publique du Gabon. De 20% du PIB en 2012, contre 43% fin 2015, l’agence table sur une dette à environ 50% du PIB à la fin 2016. « 60% de la dette publique, explique l’agence, est non-euro étranger devises libellés, ce qui le rend vulnérable à un quelconque choc de taux de change. » Pour Fitch Rating, l’amélioration de la résilience du souverain à la volatilité des prix du pétrole est dépendante d’une gouvernance responsable favorisée par une diversification réussie des sources de croissances et d’une fiscalité moins dépendante du rendement pétrolier.