Le président de la République n’ayant pas démissionné une semaine après le second ultimatum qui lui a été donné, l’Union sacrée pour la patrie (USP) a décidé de «questionner le Parlement», avant son mot d’ordre aux populations.
Lors de sa première sortie en avril, l’Union sacrée pour la patrie (USP) avait invité Ali Bongo à retirer sa candidature à l’élection présidentielle de 2016 sous un délai d’une semaine. Si le non-respect par l’intéressé de ce premier ultimatum s’est soldé par un appel à démission du chef de l’Etat, perçu comme le responsable de «l’affaissement des institutions de la République gabonaise» et de la «destruction des valeurs du pays», le second n’a non plus prospéré, d’autant plus que dès le lancement de la procédure de destituion d’Ali Bongo par les membres de la plateforme politique sus-citée, le gouvernement avait soutenu que «la mise en œuvre d’une procédure de destitution relevait de la simple chimère au Gabon».
Ayant déjà peu goûté aux propos des autorités gabonaises, qui sonnaient comme un défi, l’USP a annoncé, le week-end écoulé, la poursuite de son processus étalé sur un peu plus d’un mois. Après l’échec du 2e ultimatum à Ali Bongo, la plateforme a donc décidé, «au titre de la semaine qui va courir à compter du 9 mai 2016», de «questionner le Parlement», d’autant que, rappelle le président de l’USP, c’est à lui que «la nation a confié la haute charge et l’illustre mission de donner suite, en son nom, en pareille circonstance». Conforme au principal objectif des membres de l’union, Albert Ondo Ossa a laissé entendre qu’il s’agit, en réalité, d’un principe de précaution visant à «éprouver à la face du monde le déni de justice, la rupture du pacte républicain à la charge de monsieur Ali Bongo Ondimba et de son système». Une étape qui, selon l’USP, déterminerait l’intervention directe des Gabonais, dont une partie pressent que le processus ainsi lancé devrait trouver son épilogue dans la rue.
Dans son 2e ultimatum, la plateforme avait déjà prévenu : «Si le Parlement ne réagit pas, alors un mot d’ordre sera lancé pour une destitution par le peuple gabonais.»