Comme plusieurs autres, la fête de l’ascension célébrée hier, fait partie de celles qui mobilisent les chrétiens sur toute l’étendue de la planète, pour ne pas dire mondialement reconnues. Normal donc que lorsqu’elles tombent, les autorités des divers pays où vivent les personnes fréquentant l’église de Christ ordonnent en respect du calendrier que la journée soit chômée et payée. Mais là où cela pose problème, c’est lorsque l’on constate que nombreux sont les travailleurs qui ne s’en servent pas à bon escient.
« Où sont- ils passés ces agents de l’administration publique ou du secteur privé pourtant astreints à un respect scrupuleux de la discipline qui passe d’abord par la présence au travail, avant que d’ensuite s’étendre à la discipline proprement dite » ? Cette question revient souvent au sortir des fêtes dans notre pays, les fêtes ayant toujours donné lieu à des libations qu’elles soient de courte ou longue durée. C’est une particularité chez nous de nous ‘’lâcher’’ comme on dit sans avoir à se poser la question de savoir de quoi sera fait le lendemain ou qu’est-ce que l’on a à faire une fois la jouissance terminée. Ceci expliquant cela, des bureaux et usines restent presque vides après les fêtes, ne manquant pas de provoquer des grincements de dents chez les usagers et des pertes énormes pour l’économie nationale.
Cela peut durer des jours, voire des semaines ; sans que personne parfois ne s’en émeuve, puisqu’il arrive que certains effectuent des voyages qui les conduisent même à l’intérieur du pays où ils peuvent être logiquement retenus par des problèmes familiaux ou le mal du village. C’est à croire qu’ils n’ont pas encore compris quelle est leur utilité dans la société ! Dans un environnement où il devient de plus en plus difficile de se frayer un chemin dans le monde fermé du travail, comment ne pas comprendre qu’il y a lieu de s’illustrer par des comportements exemplaires qui vous mettraient à l’abri de divers soucis et vous garantiraient des jours meilleurs ?
Regrettable quand on sait que ceux qui se conduisent de la sorte n’admettent pas qu’on leur fasse le moindre reproche et accusent leurs contemporains d’être à l’origine de leurs malheurs, comme pour dire après Jean-Paul Sartre que ‘’l’enfer, c’est les autres !’’ A quand cette image lointaine du « bon gabonais » se levant tôt le matin et empruntant le chemin du travail gaillardement avec en tête une et une seule idée, celle qu’avait consignée l’entreprise Ngoleine de construction, à savoir « orgueil devant, misère derrière ».
Sommes-nous sûrs qu’à cette allure, notre avenir est garanti et notre progéniture se servira de nous comme exemples ? Quel legs pour les générations futures ? N’est-on pas fatigué de s’entendre dire que le Gabonais est paresseux ? Certes, cela peut représenter un jugement de valeur, mais que le fait soit réellement constaté par plus d’un peut amener beaucoup s’interroger sur le sérieux avec lequel l’habitant de ce pays s’approprie les concepts d’effort et de travail. Il est encore temps pour que tout un chacun se mette à réfléchir sur certaines pensées de grands sages africains pour qui c’est la façon avec laquelle l’on fait son lit qui conditionne le coucher.
Notre Afrique a besoin dans un contexte de compétition exacerbée de fourbir ses armes et de soigner son comportement pour non seulement mériter qu’on la respecte à l’international, mais aussi qu’elle s’engage sur la voie du développement. Ne promet- elle pas d’accéder, elle aussi, à l’émergence sous peu ?